Jean Michel Blanquer, un été de dérive, une rentrée échouée sur les plages de la droite dure
Qu’on soit bien au clair pour qui on travaille !
Le « péril identitaire », sauce barbecue.
Pendant l’été, JMB a organisé une réception au ministère, (après enquête, il l’a faite sur ses deniers personnels). Un petit barbecue entre amis, à l’occasion de la sortie du livre de Laurent Bouvet, « Le péril identitaire ». Pour cerner le personnage on peut lire son livre, on peut par ailleurs remarquer:
- qu’il écrit dans Causeur
Un journal qui en cette rentrée, propose entre autre, un article qui se félicite de la montée des audiences de Zemmour et de Pascal Praud et un autre qui s’intitule « SOS Antirascisme » et dont voilà un extrait du chapeau :
« la France n’ostracise pas ses Noirs et ses Arabes. De l’entreprise aux tribunaux, ces minorités bénéficient au contraire de discriminations positives en tout genre. Une complaisance synonyme d’impunité envers certains délinquants. »
- qu’il donne des interview à Novopress info (le site d’info des identitaires et de tous plein de vils personnages extrêmement de droite)
- qu’il tweete des trucs toujours limite (on appelle ça comment déjà ?)
- qu’il a comme pote Gilles Clavreul qui sort lui aussi un bouquin tout aussi charmant intitulé: « L’état d’après, ou comment réinventer une passion française ».
Une dérive très bien contrôlée n’est plus une dérive.
Rien de bien étonnant quand on se rappelle que son directeur de cabinet, jusqu’au remaniement de Juillet, était Christophe Kerrero. Le numéro deux du ministère de l’Education Nationale n’était autre qu’un des membres de la direction de l’IFRAP (Institut Français pour la Recherche sur les Administrations Publiques), Thinktank ultra-libéral, qui porte comme solutions la réduction des effectifs de fonctionnaires, la gestion des hôpitaux comme des entreprises, l’alignement du droit du travail public sur celui du privé !
Petit détail, l’IFRAP a été notamment créée par Jean-Yves Le Gallou, ancien membre du FN et également co-fondateur du Club de l’Horloge.
Dans les proches du ministre, jusqu’à la tête du cabinet qui le conseille et donne la direction des réformes de l’éducation nationale il y a donc du bien vilain monde aux lignes politiques d’extrême d…angerosité.
Le nouveau chef de cabinet du ministre est aujourd’hui Thierry Ledroit, ancien ingénieur d’armement, ayant travaillé pour les ateliers de fabrication des chars d’assaut AMX et ensuite pour les réseaux de communications auprès du ministère de la défense. En somme, un spécialiste des passages en force et de la surveillance.
L’homme qui tombe à pic !
Un virage néo-libéral bien entamé depuis longtemps, qui devient une longue ligne droite, très à droite.
Pas étonnant donc que :
- les profits des entreprises passent avant la santé des élèves et des personnels: le communiqué de Sud Education en PDF ici
- la casse du lycée professionnel continue: https://www.sudeducation.org/tracts/en-pleine-crise-sanitaire-et-economique-poursuite-de-la-casse-du-lycee-professionnel/
- le ministère continue de clamer que tout va bien alors qu’aucune mesure exceptionnelle n’a été prise, alors que les manques de moyen étaient déjà criants depuis des années, au-delà de la crise sanitaire.
Il n’y a plus de remplaçant.e.s disponibles. (puisque envoyé.e.s pour combler les absences dues au covid) et par conséquent l’administration a décidé de sacrifier les formations en tout genre et les concertations REP+ jusqu’à nouvel ordre.
L’appel intersyndical national à l’ouverture de la liste complémentaire en PDF ICI
Une communication de vitrine pour une éducation marchandisée. C’est cohérent !
Depuis le début du quinquennat, le ministère s’est fait une spécialité de produire une communication de vitrine pour ses réformes fétiches.
Il est un sujet qui ne déroge pas à cette règle : l’éducation inclusive.
Du personnel précaire auprès des élèves les plus fragiles.
L’Éducation nationale compte 100 000 personnels employés sur des missions d’accompagnement des élèves en situation de handicap. Le Ministre Blanquer a annoncé le recrutement de 8 000 nouveaux emplois à mi-temps d’AESH. L’inclusion de ces élèves à l’école est un des enjeux majeurs du système éducatif français. Pourtant l’Éducation nationale refuse toujours aux AESH de reconnaître leur métier avec les garanties salariales qui vont avec et les cantonne à des « missions ». Pire encore, les AESH voient leurs conditions de travail se dégrader avec la généralisation des PIALs (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés), le grand projet du Ministre Blanquer pour une « gestion » plus rentable du handicap à l’école.
Un statut pour un métier reconnu.
SUD éducation revendique la reconnaissance du métier d’AESH. Les AESH doivent être recruté-e-s sur des contrats à temps plein de 24h avec élèves afin de garantir du temps de concertation, de préparation. Un contrat à temps plein c’est aussi la garantie d’un salaire à temps plein. Aujourd’hui les AESH sont quasi exclusivement recruté-e-s sur des temps incomplets avec des salaires incomplets (en moyenne 760 euros pour 24h de travail devant élèves). Cette précarité est inacceptable.
Les PIALs ou comment casser l’inclusion scolaire
SUD éducation s’oppose à la généralisation des PIALs au cours de l’année 2020. Les PIALs permettent à l’ Éducation nationale d’imposer encore plus de contraintes aux AESH, déjà extrêmement précaires, en favorisant leur déplacement d’une école ou d’un établissement scolaire à l’autre au cours d’une même journée. Avec les PIALs, les AESH deviennent interchangeables, ils et elles sont amené-e-s à accompagner plus d’élèves aux handicaps différents, sur des lieux différents avec des équipes différentes. Or l’accompagnement des élèves en situation de handicap nécessite de la stabilité, de la régularité, un suivi personnalisé de la part des AESH qui apprennent progressivement à connaître l’élève et ses besoins. Avec les PIALs, le ministère nie les compétences professionnelles des AESH.
SUD éducation revendique l’abandon immédiat de ce projet néfaste pour les élèves et pour les personnels.
SUD éducation porte une série de mesure pour améliorer les conditions de travail des élèves et par conséquent les conditions d’accompagnement des élèves en situation de handicap :
- la création d’un véritable statut de fonctionnaire d’ Éducateur Scolaire Spécialisé pour les AESH afin de reconnaître leur rôle d’éducatif et leur métier,
- un salaire à l’entrée dans le métier : 1 700€ nets et l’accès aux mêmes primes (éducation prioritaire), indemnités et pondérations (éducation prioritaire et affectation multiple) que les titulaires quelle que soit la durée du contrat,
- un temps plein avec 24h max avec élèves et le reste pour la prise en compte de tout le travail invisible (préparation, suivi, coordination, formation…)
- Des moyens pour une véritable formation,
- Des affectations respectueuses des élèves et des personnels : affectation sur 2 établissements au maximum, respect des notifications MDPH…
Pour connaître vos droits, retrouvez le guide des AESH en PDF ICI
Créer la pénurie, gérer la pénurie. Rien d’extra-ordinaire !
Aujourd’hui faute d’avoir mis les moyens nécessaires dans le recrutement à la hauteur des besoins, comme on l’a vu plus haut, il n’y a plus de remplaçant.e.s disponibles. Un certain nombre de formations sont annulées, comme celle du CAPPEI (Certificat d’Aptitude aux Pratiques de l’Education Inclusive). Le manque d’enseignant.e.s spécialisé.e.s était déjà criant à l’heure de l’inclusion généralisée décrétée.
L’administration, pour gérer la pénurie qu’elle organise par ailleurs, révèle ses réelles priorités : faire croire que tout va bien à l’Ecole…ordinaire.
Une politique sanitaire discriminante
Reproduction d’un article de Solidaires Etudiant.e.s à lire ici
Depuis le confinement et le début de la crise sanitaire, les personnes sourdes et malentendantes se trouvent en grande difficulté, du fait du port généralisé des masques opaques. La lecture labiale leur étant indispensable, cette nouvelle norme complique toute communication et in fine leur vie quotidienne. On estime entre 5 et 7 millions le nombre de personnes sourdes et malentendantes en France. De même, le masque opaque surhandicape les personnes autistes qui ne peuvent plus voir les expressions faciales de leurs interlocuteur-rices, tout comme les personnes aphasiques.
Dans la législation sanitaire actuelle, aucune mesure n’a été prise prenant en compte ce nouveau facteur d’exclusion pour trouver des moyens d’y remédier. Cette lacune dans la législation sanitaire laisse la part belle à l’augmentation des discriminations à l’embauche pour les personnes sourdes et malentendantes, sans compter les risques de licenciements pour les personnes salariées, discriminations en termes d’accès à l’éducation : comment suivre des cours lorsqu’il est impossible de lire sur les lèvres ? Mais aussi discriminations en termes d’accès aux services publics et privés : santé, transports, commerces, la participation aux activités culturelles et sociales… En ne réglementant pas sur les normes d’adaptation des protections sanitaires, l’État institutionnalise l’impossibilité pour les personnes sourdes et malentendantes de jouir de leurs droits les plus fondamentaux, une situation où un pan entier de la population se trouve exclu. La loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » du 11 février 2005 ne doit en aucun cas passer à la trappe, même en temps de crise sanitaire.
Des solutions existent : depuis le mois de mars, des ingénieur-e-s, technicien-ne-s, couturier-e-s, petites entreprises françaises se mobilisent pour penser et produire des masques de protection individuels qui soient inclusifs. Il s’agit maintenant de faire en sorte que cette production passe un cap pour devenir massive, et que les masques permettant la lecture labiale deviennent la norme, dans les entreprises, administrations et tous les établissements recevant du public.
La situation actuelle est l’aboutissement d’une politique non-inclusive, qui accroît ouvertement les inégalités, et pousse à l’exclusion de millions de personnes. Les personnes sourdes et malentendantes ne doivent pas avoir à négocier avec chacun-e-s de leur interlocuteur-rice pour trouver un dispositif adapté, cela les surexpose et crée une charge mentale anormale.
L’appel de solidaires Etudiant.e.s en PDF ICI
Répression militante, l’étau se resserre. Solidarité !
Le 17 septembre, le ministère de l’intérieur dévoilait le nouveau schéma national du maintien de l’ordre.
L’état français développe toujours plus son arsenal (au sens propre et figuré) répressif face à la contestation sociale avec, entre autre, la possibilité d’engager des unités mobiles spéciales habituellement réservées à la lutte anti-terroriste, la présence de magistrat directement dans les équipes sur le terrain, la légitimation de l’emploi du LBD pour des actions offensives, le déploiement des drones, la présence dans les manifs des journalistes et membres d’associations (Observateur.trice de Ligue des Droits de l’Homme par exemple) rendue délictueuse !
A Toulouse
On vous en a parlé pendant la semaine, et on s’est retrouvé.e.s nombreux.ses au commissariat pour soutenir les camarades gardé.e.s à vue pour des faits qui auraient eu lieu le 9 février 2020 lors d’une diffusion de tracts du Rassemblement National (parti xénophobe, sexiste, homophobe…)
Pour rappel, les deux articles ci-dessous :
Les camarades sont tou.te.s sorti.e.s avec un rappel à la loi. Un d’entre elleux, après une nuit passée au commissariat, est convoqué devant un juge dans les mois à venir. Au regard des éléments présentés lors des G.A.V il apparaît clairement qu’il s’agit d’une enquête à visée politique qui n’a d’autre fondement que la volonté de réprimer le milieu militant, en l’occurrence syndical.
La semaine dernière, des personnes ont été condamnées à deux mois de prison ferme pour des tags et des affiches contre l’état, la police et l’économie capitaliste.
Suite à ces condamnations, une discussion publique aura lieu le vendredi 25 septembre à 18h à l’Obs (87 rue du 10 avril), il y sera notamment abordé cette situation particulière, mais aussi la gestion de la crise sanitaire, et le contrôle de la population.
Face aux luttes et à la crise sanitaire, la réponse de l’état est la même : la répression et la criminalisation du mouvement social.
Ailleurs dans l’éducation:
Des personnels du lycée de Melle (Deux-Sèvres) victimes de répression anti-syndicale viennent de recevoir les convocations pour leur conseil de discipline. Jusqu’à présent, nous savions que Sylvie, Cécile et Aladin, trois adhérent-e-s de SUD éducation, étaient visé-e-s par des procédures disciplinaires : à la surprise générale, une quatrième camarade, Sandrine, est convoquée pour un Conseil de discipline également. Les dates de convocation s’étalent sur la durée de la semaine précédant les vacances de la Toussaint.
Le rectorat et le ministre Blanquer choisissent donc de franchir un cran supplémentaire dans la répression. Pour rappel, il est reproché à nos collègues la participation à des manifestations contre la mise en place des E3C dans leur établissement. Face à cet exemple emblématique de la répression anti-syndicale dans l’éducation, SUD éducation appelle à participer à une manifestation nationale à Poitiers à l’occasion de la tenue des CAPA disciplinaires le lundi 12 octobre à 13h.
SUD éducation appelle également l’ensemble des personnels à témoigner de leur solidarité avec les 4 de Melle par le biais de prises de positions, de motions en Conseil d’administration ou en Conseil d’école, par l’organisation de rassemblements de soutien devant les DSDEN et les rectorats à l’occasion des Conseils de discipline, et à suivre les initiatives proposées par le comité de soutien.
La fédération des syndicats de SUD éducation a déposé un préavis de grève spécifique à cette occasion pour toute la semaine du 12 au 16 octobre couvrant tous les personnels de l’Éducation nationale.
Sud Education 31-65 a déposé aussi un préavis de grève pour le 12/10
Rassemblement devant le rectorat de Poitiers (22 rue Guillaume 7 le Troubadour) puis départ en manifestation le 12 octobre à 13h
L’appel au rassemblement en PDF ICI