1) Recrudescence de cas de Covid-19 dans les écoles : SUD éducation exige des garanties pour la santé des personnels
Une ATSEM à l’école Ernest Renan, un élève à l’école Falcucci, un élève à l’école Patte d’Oie, un élève et un agent technique à l’école Daste… les cas se multiplient, les personnels font face au désengagement de la hiérarchie et les écoles restent ouvertes. La santé des personnels, des élèves et des familles n’est pas garantie, malgré la recrudescence de cas. SUD Education dénonce cette gestion catastrophique et exige des garanties.
Le ministre Blanquer veut faire croire que les élèves comme les personnels peuvent retourner sur leurs lieux de travail sans précautions. Il pérore d’un plateau de média à l’autre, et répète à qui veut l’entendre que les risques sont désormais négligeables.
Pourtant, les fermetures d’écoles se sont multipliées ces derniers jours, à Paris, Lyon, Toulouse, en Seine-Maritime… sans que l’administration communique jamais de manière transparente. Dans certaines circonscriptions, la hiérarchie va jusqu’à refuser de fermer les écoles.
Depuis le début de la crise sanitaire, SUD éducation dénonce l’indigence de la médecine de prévention ainsi que de la médecine scolaire. Au lieu de renforcer les moyens de prévention et de dépistage, le ministère préfère couler une chape de plomb sur les écoles et les établissements où des cas de Covid-19 sont diagnostiqués.
SUD éducation exige que toutes les garanties sanitaires soient données aux personnels et que les équipes soient systématiquement associées aux décisions les concernant. Le ministre Blanquer porte directement la responsabilité des contaminations qui ont lieu dans les écoles et établissements.
Le Conseil scientifique déclare qu’une « reprise de l’épidémie, qui pourrait intervenir ces prochaines semaines ou mois » n’est pas à exclure, et l’OMS s’inquiète de la recrudescence de nouveaux cas dans le monde et en Europe. Pour SUD éducation, ce sont autant d’indicateurs qui devraient inciter le ministre et son gouvernement à la plus grande prudence, ainsi qu’à travailler à un plan de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021. Ce plan doit nécessairement prendre en compte l’impératif sanitaire, et prévoir un investissement massif notamment dans le recrutement de personnels.
2) Pendant que les précaires attendent leurs payes, les rectorats fabriquent des badges !
Quand les Pokémon s’affrontent, ils confrontent leurs agilités avec pour objectif de mettre KO son adversaire. Il est également important de savoir que chaque pokémon fait partie d’une catégorie: l’eau, le feu, les plantes, l’électricité, la roche etc.
Vous vous demandez pourquoi on vous parle de Pokémon? La réponse est très simple! Maintenant, les enseignant.e.s sont reconnu.e.s eux et elles aussi pour leur agilité, si si ! et chaque agilité rentre dans une catégorie. Ce n’est pas une blague! On vous raconte:
« Il était une fois, dans une contrée pas si lointaine et vraiment pas verdoyante, un capitaine nommé Jean-Michel. La capitaine était sur de lui, grand, dégarni, à lunettes et très peu sympathique (vous l’aurez compris, lui, c’est le méchant de l’histoire). Dans la contrée, tout le monde le connaissait mais peu de monde l’appréciait, pour plusieurs raisons. Voici l’une d’entre elles:
Tout commença avec le confinement, où le capitaine exigea à ses matelot.e.s d’assurer une continuité pédagogique à distance pour les élèves, en utilisant au maximum des espaces numériques de travail. Ce fut un exercice parfois très difficile pour les matelot.e.s, et parfois insensé pour d’autres. Alors chaque matelot.e fit comme il et elle pouvait. Un jour, le vilain Capitaine dégarni décida de punir les matelot.e.s qui n’avaient pas assez bien fait leur travail, en les jetant à la mer. Mais pour les autres, il décida de leur offrir un badge. Tous les matelot.e.s qui le souhaitaient pouvaient le demander. Il y avait plusieurs catégories: les apprentissages, le numérique, la chorale, et plein d’autres que les matelot.e.s ne comprenaient pas. Dans chacune de ces catégories, il y avait 4 agilités dites « pédagogiques »: bâtisseur/se, explorateur/se, utilisateur/se, passeur/se.
Contrairement aux Pokémons, ces agilités ne servaient pas à faire des combats entre matelot.e.s. D’ailleurs, personne n’a jamais su à quoi cela servait…
Depuis ce jour, les matelot.e.s continuent d’être révolté.e.s et luttent pour jeter le Capitaine à la mer. »
Plus sérieusement, voici la chronique vidéo de SUD Educ 34 face à cette vaste polémique des « masques de la honte », et sa communication à lire ci-dessous:
L’académie de Montpellier a trouvé une réponse innovante au mal-être enseignant : proposer des badges pour valoriser l’engagement pendant l’épidémie de coronavirus !!
Rien que ça, et non ce n’est pas une blague de l’académie de Groland !
Dans un contexte où ordres et contre-ordres s’enchaînent, où le mépris de notre hiérarchie est toujours plus pesant, où les volontés de formatage pédagogique sont toujours plus pressantes, où les moyens ne suivent pas, ce nouveau gadget pourrait prêter à rire, vu le décalage avec nos besoins et notre vécu.
Nous pensons qu’il doit d’abord susciter notre colère. Car à travers ces 57 « open badges pour un territoire apprenant », il s’agit bien d’individualiser nos parcours, de continuer la politique du « chacun-e pour soi et tou-te-s contre tou-te-s », d’insuffler les logiques managériales au sein de l’éducation, de favoriser le numérique à l’école et des conceptions éducatives et pédagogiques uniformisées et rétrogrades. Bref, accélérer la destruction du service public d’éducation au profit d’une école réactionnaire au service du patronat.
Le contraire de l’éducation et de la société égalitaire et émancipatrice dont nous avons besoin.
Sud éducation appelle à boycotter ces badges, et dénonce la logique qui les sous-tend.
Les soignant-e-s à qui le gouvernement offre des médailles quand elles et ils demandent des embauches, des moyens et une revalorisation salariale conséquente, répondent à ce mépris par des mobilisations comme le 16 juin dernier et ce 30 juin.
Suivons leur exemple, emboîtons leurs pas, affichons en masse le badge « enseignant-e en colère et en lutte », mobilisons-nous !
3) Direction d’école : encore un recul du gouvernement de loi direction d’école
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi créant la fonction de directrice ou de directeur d’école. SUD éducation, avec d’autres organisations syndicales, avait dénoncé avec force cette proposition de loi qui concrétisait les obsessions du ministre de l’Éducation nationale, ce dernier avait d’ailleurs déjà dû reculer face à la forte mobilisation des personnels lors de l’examen de la loi Blanquer.
La députée Cécile Rilhac, à l’origine de la proposition, a dû renoncer à créer un corps de directeurs et directrices d’école : même si leurs tâches risquent d’être plus nombreuses, ils et elles ne deviendront heureusement pas les supérieur-e-s hiérarchiques des autres enseignant-e-s. En revanche, la pression sur ces personnels se fera encore plus forte, puisque que la loi ne prévoit pas plus de décharge, ni aide administrative.
Néanmoins un certain nombre de points demeurent en suspens car ils sont renvoyés à la rédaction de décrets ultérieurs pour en définir les contours. Notamment, la disposition introduisant une délégation de la part du DASEN aux directeur-rice-s pour certains actes de gestions, appellera une grande vigilance quant aux missions supplémentaires qui seront confiées aux collègues directeur-rice-s et qui seraient susceptibles d’engager leur responsabilité.
De nouveau, dans ce chantier qu’il tient à tout prix à voir aboutir depuis plusieurs années, le gouvernement est contraint de reculer face à la contestation des personnels.
SUD éducation dénonce l’ensemble de ce projet qui viendra dégrader encore plus les conditions de travail des personnels du premier degré.
Pour SUD éducation, cette proposition de loi doit être retirée sans délai, et le ministère doit travailler immédiatement à l’amélioration des conditions de travail des personnels. Cela passe notamment par des recrutements de personnels, une baisse générale des effectifs en classe, l’allègement des tâches administratives. C’est ainsi qu’il sera possible de garantir un fonctionnement démocratique dans les écoles, condition nécessaire à un service public d’éducation émancipateur pour tou-te-s les élèves.
4) Vérité et Justice
Le monde entier défile, avec ou sans autorisation, pour condamner l’assassinat de George Floyd, honorer sa mémoire, et déclarer qu’enfin les personnes noires, victimes à différents degrés de racisme systémique et institutionnel, doivent pouvoir « respirer », c’est-à-dire vivre comme tout être humain, libre et égal aux autres, en a le droit imprescriptible. Ce que demandent particulièrement ces manifestants, c’est que ne soient plus ni tolérées, ni protégées, ni a fortiori encouragées par les pouvoirs publics et leurs représentants du haut en bas de la « chaîne de commandement » les violences, les humiliations quotidiennes fondées sur l’apparence, les origines ou le domicile, ainsi que les brutalités pouvant aller jusqu’à la mort.
En France, malgré l’évidence d’un passé colonial qui pèse encore sur les rapports sociaux, malgré les manifestations innombrables de la combinaison des inégalités sociales, territoriales et raciales, malgré les cris de douleur et de colère de celles et ceux qui en sont les victimes, relayés par les associations et authentifiés par le Défenseur des droits lui-même, la dénégation est officialisée. Au lendemain d’une mobilisation sans précédent sur ces sujets, le ministre de l’Intérieur se bornait à déclarer que les policiers sous ses ordres « protègent tous les Français, y compris contre le racisme ». Cette provocation valant promesse d’impunité pour ceux des policiers et des gendarmes qui confondent une identité avec un faciès a fait long feu.
Face à la mobilisation grandissante, le ministre et le gouvernement promettent aujourd’hui de renoncer à telle technique, telle procédure, de faire respecter la loi par les forces de l’ordre et exhibent à point nommé rapports et enquêtes…
S’il est non négligeable, ce changement de ton ne saurait être suffisant.
Alors que s’atténue peu à peu une crise sanitaire au cours de laquelle l’ampleur des discriminations sociales et territoriales s’est trouvée exposée en pleine lumière, et dont on découvre qu’elle a aussi recouvert de nombreuses « bavures » dans l’application des politiques sécuritaires, il est urgent de crever l’abcès en parlant vrai.
- Parler vrai, c’est rappeler aux pouvoirs publics qu’ils doivent respecter et faire respecter les droits fondamentaux en manifestant le courage de la sanction.
- Parler vrai, c’est reconnaître le rôle des institutions et des politiques dans le développement du racisme et des discriminations.
- Parler vrai, c’est nommer les coupables de violence et de racisme ainsi que leurs responsables et exiger qu’ils soient sanctionnés.
- Parler vrai, c’est répondre à celles et ceux qui se mobilisent pour le respect de leurs droits fondamentaux, la justice sociale, la justice tout court.
La société civile, les associations de défense des droits, les comités constitués autour d’affaires de violences policières avancent de longue date des propositions en ce sens. Certaines sont reprises par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), ainsi que par le Défenseur des droits. Elles constituent une base pour engager une réforme profonde de la police, de ses missions, de ses méthodes, de son contrôle.
Nous, citoyennes et citoyens de toutes opinions, de toutes origines, de toutes confessions, de tous âges, genres et professions, réclamons la création d’une commission indépendante, placée sous l’autorité de la CNCDH, qui reçoive les doléances des victimes, écoute toutes les personnes et organisations concernées et fasse des propositions qui permettent de renouer le lien entre les forces de l’ordre et la population et de combattre les violences et le racisme.
Le président de la République a récemment réitéré le vœu de faire prendre à la nation éprouvée par la crise sanitaire un nouveau départ. Ce renouveau ne se fera pas sans qu’on apure de notre présent les discriminations raciales et la violence qui les accompagne. Il ne se fera pas sans tous les citoyens. Il a besoin de vérité et de justice.
A l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et signé par plusieurs personnalités.
5) « Face à l’urgence écologique et sociale, nous ne pouvons plus nous contenter des vœux pieux des grandes entreprises »
Un collectif rassemblant des associations écologistes et des syndicats demande dans une tribune au « Monde » à ce que le soutien de l’Etat à une grande entreprise soit assorti de conditions environnementales et sociales, inscrites dans la loi
Tribune. La crise du coronavirus, comme l’accélération des changements climatiques, démontrent l’échec de politiques basées sur le seul volontarisme des grandes entreprises. Ces dernières années, quelle firme n’a pas fait étalage de ses bonnes intentions ou promu une nouvelle initiative verte ou sociale ? Les mesures concrètes et les résultats qui auraient dû suivre, baisse des émissions de gaz à effet de serre ou réduction des inégalités, se font toujours attendre.
L’affichage de dirigeants d’entreprises conseillés par des agences de relations publiques masque mal des manœuvres aux conséquences désastreuses : jusqu’au cœur de la crise du coronavirus, les grandes entreprises polluantes, les banques qui investissent dans les énergies sales ou les groupes qui évitent soigneusement de payer leurs impôts en France, font pression sur l’Etat pour protéger leurs intérêts et saboter la transition écologique comme les acquis sociaux.
Le 3 avril dernier, le Medef réclamait ainsi au ministère de la Transition écologique et solidaire un moratoire sur certaines législations environnementales, telles que la loi sur l’économie circulaire ou la loi d’orientation des mobilités. Le 11 avril, son président déclarait qu’« il faudra se poser la question des RTT et des congés payés » pour les salariés français avant de faire – en apparence – marche arrière.
-> Un lobbying destructeur
-> Une absence de transition écologique
-> Aides assorties de conditions environnementales et sociales
-> Des objectifs fixés par la loi
Tribune complète à retrouver ici
6) Non à l’effacement du peuple palestinien !
Dans la foulée du « plan de paix » énoncé unilatéralement par Trump, le gouvernement israélien a décidé l’annexion d’une grande partie de la Cisjordanie et ce, dès le 1er juillet 2020.
Cette décision nie le droit des Palestinien-nes. La vallée du Jourdain, zone fertile pour les productions agricoles, déjà fortement soumise à la colonisation illégale est la ligne de mire principale de cette annexion. Ce faisant, le gouvernement israélien va renforcer le morcellement du territoire palestinien en Cisjordanie rendant illusoire les propositions de solutions pacifiques en particulier la création d’un Etat palestinien.
Les Palestinien-nes vont y perdre un peu plus leurs terres, leurs logements, un peu plus leurs possibilités de se déplacer librement dans un territoire éparpillé. Il-elles pourraient y gagner une citoyenneté de seconde zone, de colonisé-es, puisque les Palestinien-nes d’Israël ne sont pas des citoyen-nes égaux-ales, ce qu’a consacré le changement de constitution en 2018.
Ce plan d’annexion bafoue aussi le droit international et les résolutions de l’ONU comme le dénoncent plus de 1000 parlementaires dans 25 pays européens : https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/06/26/lettre-conjointe-de-1-080-parlementaires-de-25-pays-europeens-aux-gouvernements-et-dirigeants-europeens-contre-lannexion-de-la-cisjordanie-par-israel/
Le seul moyen d’arrêter cette escalade c’est que chacun-e prenne ses responsabilités et cesse d’être complice avec cette politique de colonisation et d’apartheid :
Les gouvernements et l’Union européenne en dénonçant les accords avec Israël, y compris le récent traité Open Skies qui autorise les avions israéliens à survoler toute l’Europe, mais surtout l’accord d’association qui permet les échanges économiques, éducatifs et scientifiques de façon préférentielle, avec, qui plus est, de nombreuses collaborations ayant des visées militaires ou sécuritaires. Cet accord d’association comporte un article qui prévoit explicitement la nécessité du respect des droits humains pour être valide.
Les entreprises et ceux et celles qui y travaillent, leurs syndicats en encourageant le désinvestissement dans les financements, les partenariats avec les banques, entreprises israéliennes qui organisent la colonisation aujourd’hui et seront le support de l’annexion dès demain. C’est ce que nous avons fait avec succès concernant Orange, ou les filiales de la SNCF et la RATP contre l’extension du tramway de Jérusalem.
Les citoyen-nes, hommes et femmes de bonne volonté qui peuvent par leurs actions de boycott contribuer à la pression sur l’Etat d’Israël. La Cour européenne des droits humains a reconnu que l’appel au boycott des produits israéliens était légitime au regard de la liberté d’expression en dépit des très nombreuses attaques dont les partisan-nes du boycott étaient victimes.
L’Union syndicale SOLIDAIRES revendique, aux côtés des organisations de la société civile palestinienne :
L’égalité des droits pour tou.tes les Palestinien.nes.
Le démantèlement du Mur d’apartheid, la fin de l’occupation de la Cisjordanie, du Plateau du Golan et de Jérusalem Est, ainsi que la fin du blocus de Gaza.
Le retour des réfugié.es palestinien.nes sur leurs terres.
-> communiqué de Solidaires pour la liberté de Salah Hamouri