Nouvelles du jeudi 7 mai 2020

1) 11 mai: reprise des chamailleries!

Les prisons continuent de se remplir, et de nouvelles vont fleurir dès ce lundi 11 mai : les écoles. On savait déjà que l’école ne devait surtout pas être un lieu d’échange, de coopération, de tâtonnement, d’expression et d’émancipation mais là… c’est le pompom !

L’école d’aujourd’hui est un lieu où l’on demande en permanence aux élèves d’obéir à des règles absurdes. Eh oui, cher.e.s élèves, pour vous déplacer rangez-vous en ligne par deux, ne restez pas trop longtemps aux toilettes, ne jouez pas sans demander, attendez que l’adulte vous interroge pour vous exprimer, ne parlez pas à votre voisin.e, ne rêvez pas pendant la dictée, demandez à l’adulte si vous voulez vous déplacer, n’allez pas aux toilettes en dehors des pauses, travaillez seul.e et sans bruit… 

L’école de lundi sera un lieu où l’on demande aux enfants de ne plus être des enfants. L’école de lundi sera un lieu où l’on demande aux personnels de ne plus être agent.e.s, AESH, animatrices, enseignant.es.. Les enfants seront prisonnier.e.s et nous serons surveillant.e.s. Prisonnier.e.s de règles encore plus strictes, privatives et autoritaires, surveillant.e.s de situations invraisemblables, terribles.

Et à quel prix ?

Le prix justement, parlons-en. Cette économie toujours plus massacrante, rouvre les écoles et laisse le choix aux parents de la reprise ou non de leur enfant, de la reprise ou non de leur travail. Parce que la bourgeoisie a déjà fait son choix, les plus modestes d’entre nous l’ont beaucoup moins, ce choix, et le dilemme est terrible. Le risque de la contamination grandit, tout comme celui de la répression policière et judiciaire. Rien n’allait et rien ne va plus. Ce « monde d’après » comme ils disent ne sera certainement pas le notre!!

Les chamailleries ne font que commencer…

Dans le 31, une intersyndicale a rédigé un Tract qui s’oppose à une reprise le 11 mai sans que les conditions sanitaires soient réunies, à diffuser un maximum! L’intersyndicale a également interpellé le recteur de l’Académie de Toulouse concernant la reprise des AESH, grandes oubliées du 11 mai. Retrouvez ce courrier ici.

Et parce que la mairie ne réunie pas non plus les conditions d’une reprise « à la normale », un tract dénonçant le renforcement des inégalités a été rédigé par SUD CT et SUD Educ, que voici.

Les collègues du second degré se soulèvent majoritairement contre cette reprise également, à commencer par le collège George Sand qui a publié une motion contre la reprise. Les syndicats SUD et CGT du conseil départemental ont également fait une déclaration commune s’opposant à l’ouverture des collèges, à suivre donc…

Depuis plusieurs semaines déjà, SUD Education s’oppose à la gestion catastrophique de cette crise. Nous déplorons les mesures prises par le ministère de l’Education nationale et le gouvernement en général. Cette reprise met les personnels, élèves et familles en danger. C’est pourquoi, SUD éducation entame une procédure en justice pour l’annulation de la réouverture des écoles et établissements

Face au risque que fait courir l’administration aux personnels ainsi qu’aux élèves et à leur famille, SUD éducation soutiendra les personnels qui feront usage de leur droit de retrait.

SUD éducation met à disposition des personnels tous les outils pour mettre en œuvre leurs droits (fiches pratiques, modèles de recours), ainsi qu’un préavis de grève pour couvrir tous les personnels, notamment au cas où les droits de retraits ne seraient pas reconnus.

SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à décider des suites à donner à la mobilisation, et à définir eux-mêmes et elles-mêmes les garanties préalables à tout retour en classe.

SUD Education dénonce une circulaire autoritaire et dangereuse.

Et parce que c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons! NON aux pressions de la hiérarchie!

Expression de Solidaires sur la garde d’enfant et pension alimentaire : Lutter contre les inégalités et la précarité

Et parce que rouvrir les écoles rime avec déconfinement….
restons sur nos gardes !

-> Expression de Solidaires sur le déconfinement: si oui, dans quelles conditions ?

-> L’intersyndicale nationale s’est aussi exprimée sur le sujet, à retrouver ici

=> Tous les moyens légaux à notre disposition
sont à retrouver ici

 

2) Pour la réouverture du collège R. Badiou à la Reynerie en septembre !

Le dernier communiqué de l’Assemblée « Parents Enseignants Habitants » envoyé au rectorat, au conseil départemental et à la presse est à retrouver ici. L’idée est de demander que le collège de R. Badiou de Toulouse soit maintenu à la rentrée prochaine pour pallier aux difficultés d’accueil des collègien.ne.s dûs au Covid19, et d’autant plus dans un moment où on nous parle de recherche d’espace… Sans oublier bien évidemment l’argumentaire contre ce soi disant « projet de renforcement de la mixité sociale ».

Vous pouvez aussi le consulter sur leur blog juste ici.

 

3) NON à la réouverture de la fac du Mirail !

SUD-Education désapprouve sans réserve la décision de la présidente Emmanuelle Garnier de rouvrir l’université comprenant le campus du Mirail et l’ensemble de ses sites délocalisés à compter du 11 mai 2020 telle que présentée lors du dernier CHSCT en date du 23 avril 2020.

Sud-Education insiste sur le danger que représente ce déconfinement avec la réouverture de l’université pour ses personnels. Malgré la souffrance que peut représenter le confinement, Sud-Education recommande le maintien de la fermeture du campus et des sites délocalisés, ainsi que le recours au travail à distance comme fonctionnement impérieux.
Sud-Education prend acte de la décision de réouverture et préconise des recommandations indispensables pour la santé et la sécurité des personnels. Nous insistons, cependant, pour que le travail à distance soit la règle de fonctionnement prioritaire, actuelle et à venir, en fonction de l’évolution de la pandémie.

Avis de SUD Education complet à retrouver ici, proposé au vote au CHSCT du 6 mai 2020.

 

 

 

 

4) Grève et rassemblement pour l’hôpital le 11 mai: manif « gestes barrières »

Ni la direction, ni le gouvernement n’ont l’intention de satisfaire les revendications des hospitalier.e.s

 

 

 

Lundi 11 mai à 14h : opération « manif gestes barrières » !

– Purpan : Espace entre l’hôpital des enfants et PDV
– Fontaine salée : Jardin à l’entrée
– Rangueil : Hall d’entrée
– IUCT : Espace vert à côté du self – La Grave : coulée verte
Soignant.e.s, Techniques, Administratifs, Encadrement : Tout le monde est concerné, voir les revendications ci-dessous.

#VousNeConfinerezPasNotreColère, tract SUD/CGT à retrouver ici

 

5) Toujours pas d’accès à l’eau dans les bidonvilles de Toulouse

Vendredi, le tribunal administratif de Toulouse a débouté les cinq associations (Médecins du monde, Utopia 56, la Fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique et Médecins du Monde) qui demandaient à la Mairie, la Préfecture et l’Etat de fournir un accès à l’eau convenable aux personnes sans abris et dans les bidonvilles. 

C’est donc très sereinement que les autorités locales vont continuer de ne pas assurer des conditions de vie dignes et sécurisées aux plus précaires. Et bien sur, aucun mot du maire et de ses 18 spécialistes hier pendant leur live confinement. RIEN sur le logement, la distribution alimentaire et la trêve hivernale.

Notre solidarité n’est (toujours) pas confinée !

 

6) Devine quoi ?

& sinon en France, on en est à au moins 138 mois de prison ferme déjà distribués pour « violation habituelle des règles du confinement ». Voilà.

-> conférence de presse suite à la tribune « La colère des quartiers populaires »

 

7) Banques: et si on causait intérêt général ?

Tract des organisations syndicales de Solidaires du secteur bancaire:

La crise du Covid-19 nous aura appris une chose, le secteur bancaire est porteur de missions essentielles pour la collectivité, une notion que les dirigeants des banques, depuis la Banque de France jusqu’aux membres de la Fédération Française des Banques ont une fâcheuse tendance à oublier. Les activités d’intérêt général ont, par la force des choses, primé sur les activités commerciales. Il s’est agi de répondre au plus grand nombre, des plus défavorisés aux plus éloignés des agences bancaires et autres bureaux de poste en passant par celles et ceux qui souffrent de la fracture numérique.
Derrière ces activités essentielles, il y a des femmes et des hommes, au guichet en face à face, en back office au bout du fil pour d’indispensables relations humaines, à l’approvisionnement des distributeurs automatiques comme à l’impression et à l’acheminement des billets, un corps social qui a assuré et assure la continuité du service, qui a pris et prend des risques, a fortiori dans la période de déconfinement qui s’ouvre.

Pour tous ces agent.es et salarié-es investis dans leurs missions, qu’ils soient au contact des usager.es et client.es ou confiné.es, auprès de leurs enfants, parents ou en raison de leur santé, les applaudissements ou des louanges que leurs directions leur prodiguent généreusement ne suffisent plus. Il est question de rémunération au juste prix de l’activité, du service rendu. Nous ne parlons pas d’une prime éphémère axée sur des objectifs plus que discutables. Nous parlons d’une véritable revalorisation des salaires fixes des métiers bancaires, où la notion de rémunération variable disparaitrait au profit d’un meilleur salaire brut mensuel. Fini également, les rémunérations indécentes de la profession. Pour une société plus juste et solidaire, le retour au sérieux et à la modération salariale pour les dirigeants est fondamental.
Il est aussi question de leur sécurité dans une fin de confinement dont les contours restent extraordinairement flous, avec des raisons légitimes d’aller ou de retourner au travail avec la peur au ventre, dans les transports en commun, au contact avec la clientèle et les usager.es, à l’heure du repas. Pour l’Union syndicale Solidaires, le sujet ne fait pas de débat, si la continuité de service passe après la sécurité des personnels, le droit de retrait reste un outil à disposition du salarié lorsqu’e celui-ci pense légitimement qu’il ne travaille pas en toute sécurité (nos consignes et pratiques en lien https://solidaires.org/Fiche-no-6-Droit-de-retrait-et-droit-d-alerte ).

Au-delà, il faudra bien repenser la banque, son utilité, ses usages, un vrai débat qui devra s’engager sur les besoins réels de la collectivité et les réponses que le secteur bancaire doit leur apporter, sans laisser personne au bord du chemin. Un débat qui doit rassembler les usagers, les collectivités et les salarié-es, un débat qui devra nécessairement s’abstraire de la pression des marchés financiers et du patronat bancaire qui reste décidément sur un modèle de pensée périmé !