Suite à l’annonce jeudi soir par E. Macron de la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités, tout a été très vite. L’interprétation des consignes données par le ministère, les rectorats, les chefs d’établissements, les Inspecteurs de l’EN… étant très variable, l’application d’une académie à l’autre, d’une circonscription à l’autre, d’un collège ou lycée à un autre l’est tout autant…
Souvent floues, incomplètes, parfois contradictoires, ces consignes placent certaines catégories de personnels dans des positions de doutes et de stress quant à ce qui va se passer lundi et les jours suivants et renvoie trop souvent à prendre des décisions individuelles.
Une situation qui favorise aussi les abus de pouvoir, notamment envers les personnels en contrat précaires (AED, AESH…) et / ou faiblement représentées dans les collèges et lycées par exemple (professeurs documentalistes, conseillers d’orientation…). Soyons vigilant-es et solidaires.
Gardons en tête que nous avons encore des droits, y compris en termes de conditions et de santé au travail ! Faute de consigne claire de la part de l’employeur, nous disposons d’un outil à utiliser collectivement et individuellement : l’alerte pour danger grave et imminent (DGI) avec exercice du droit de retrait. Rapprochez vous de votre syndicat.
N’oublions pas le collectif. A nous de décider comment nous protéger et comment travailler !
Le coronavirus se développe de plus en plus sur le territoire et ailleurs. La politique de ce gouvernement et du précédent a fragilisé le système de santé. Alors peut-on se fier les yeux et la bouche fermés, nous, salarié·e·s, au ministère ou au gouvernement pour avoir des informations fiables sur notre protection face aux virus ou pour nos obligations de travail dans le cadre de la fermeture des établissements scolaires ? En effet, comment ne pas oublier que le ministère de l’Éducation nationale s’est peu soucié des effets de nos conditions de travail sur la santé : il est responsable des suicides, des dépressions, de la maltraitance institutionnelle, des réalités désastreuses d’affectation qui augmentent les risques (éloignement ou éclatement des établissements où on exerce), de la perte de sens du travail, des gazages réguliers lors des manifestations…
S’agissant de la continuité pédagogique, la manière dont elle pourra se faire pour les familles sera très différente selon les situations (selon que les parents travaillent ou pas, nombre d’enfants restant à la maison, présence d’un ordinateur ou pas, d’une connexion internet, etc…). Hors de la classe, il n’est pas possible de maintenir une égalité entre les élèves. Vouloir continuer à avancer dans les programmes, nous semble être un objectif impossible à atteindre dans ces conditions. Aussi nous considérons que l’accent doit être mis sur des activités de révision, de remise à niveau pour les élèves en difficulté et d’approfondissement pour les élèves sans difficultés, mais évidemment pas de poursuite des apprentissages. Et encore, la crise est mondiale et sanitaire. Même s’il devait ne pas y avoir continuité pédagogique, serait-ce si grave ? Cette situation est stressante aussi pour les élèves qui ne pourront peut être pas entrer dans les travaux proposés.
Pour ces raisons, sud éducation 31-65 appelle les personnels à ne pas se rendre dans les établissements scolaires ni lundi 16 mars, ni les jours suivants ! Une nouvelle allocution du président devrait avoir lieu demain soir pour probablement annoncer un confinement quasi-total.