Le ministre Blanquer s’était déjà illustré par sa complaisance à l’égard des parlementaires les plus réactionnaires lors du débat sur la loi dite “pour l’école de la confiance”, approuvant initialement l’amendement, finalement rejeté, d’interdiction aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires.
Alors qu’il était questionné sur ce que le gouvernement prévoit en matière d’égalité filles-garçons à l’école, le ministre Blanquer se contente de déclarer que « le fondamentalisme islamiste dans certains territoires a fait que certaines petites filles vont à l’école le plus tard possible ». Il cherche ainsi encore une fois à complaire aux franges les plus réactionnaires de la société. En ne répondant pas aux questions sur l’égalité homme-femme, il révèle le vide sidéral qui entoure les questions de lutte contre les stéréotypes de genre dans sa politique. Et il les manipule pour glisser un énième stéréotype raciste contre les personnes musulmanes ou supposées telles.
De nouveau, le ministre est contredit par ses propres services. L’étude ministérielle, parue en août 2019, indique que la proportion de filles scolarisées à 2, 3 ou 4 ans correspond à la proportion de filles dans leur classe d’âge. Les filles ne sont donc pas moins scolarisées que les garçons dans les classes de maternelle. C’est dans l’enseignement maternel privé, dont la loi Blanquer prévoit le financement accru de dizaines de millions d’euros, que les filles sont minoritaires.
Il s’agit évidemment pour le ministre de stigmatiser les familles des quartiers populaires, en recyclant des clichés éculés sur leur prétendu sexisme. Encore une fois, le ministre est démenti par les faits : en REP+, le taux de scolarisation des enfants de deux ans est deux fois supérieur à celui des enfants hors REP.
Le ministre masque bien mal les orientations réactionnaires et sexistes (par exemple une seule femme citée dans tout le programme de philosophie réformé en 2019) de son projet d’école.
SUD éducation dénonce fermement les propos nauséabonds, réactionnaires, racistes et sexistes du ministre. À l’opposé de cette vision de l’école et de la société, SUD éducation défend une école publique, mixte, gratuite, laïque, égalitaire et émancipatrice.
Communiqué PDF : mensonges_de_blanquer_sur_la_maternelle_sud_education_denonce_une_sortie_raciste_et_sexiste_du_ministre