Des annonces gouvernementales au service de l’économie. Et (donc) toujours pas de moyens, ni pour l’enseignement, ni pour l’animation.
Le 25 novembre, le gouvernement annonçait sa décision de ne plus fermer les classes dont un.e élève était positif.ve au covid. Pourquoi pas, s’il s’agissait de tester plus et mieux, avec des moyens pour le faire ?
Évidemment il n’en est rien, les moyens qui manquaient déjà avant ne sont pas là, alors on parle même pas d’un plan d’urgence rue de Grenelle.
L’unique but de ce gouvernement depuis le début de l’épidémie, est de garantir un niveau de fonctionnement économique le plus haut possible (que les parents puissent aller au travail) pour assurer aux grands patrons, aux actionnaires et à leurs amis des revenus toujours plus indécents, en toute circonstance.
Comme pour l’hôpital qui aurait pu recevoir des moyens pour faire face aux vagues de patients, mais qui n’a vu qu’une baisse drastique du nombre de lits, l’école et les CLAE continuent de fonctionner dans la pénurie !
Ce lundi 6 décembre, le gouvernement a exposé les nouvelles mesures qu’il allait mettre en place pour contrôler la flambée de la cinquième vague de l’épidémie de Covid-19.
Concrètement, le passage au niveau 3 se traduit par la limitation du brassage par classe pendant la cantine et par l’obligation du port du masque en extérieur à partir du CP.
Dommage, à Toulouse, le taux d’encadrement des CLAE a été revu à la baisse récemment. Même en pleine crise, même avec un protocole qui enjoint à organiser plus drastiquement le temps de pause méridienne, les animateurs et animatrices doivent faire plus avec toujours moins de moyens.
Rien non plus sur le renforcement de la médecine scolaire, pas plus que sur le recrutement de personnels pour faire face à la dégradation de la situation sanitaire. Rien, enfin, pour décharger les directeurs et directrices du casse-tête organisationnel que représente le retour échelonné en classe des élèves au gré des tests négatifs suite à la survenue d’un cas confirmé de Covid-19.
Summum de l’absurdité : ce protocole ne prend pas en compte le fait qu’un.e élève contact d’un.e des ces camarades positif.ve, peut revenir dans la journée une fois testé.e alors même qu’il ou elle est potentiellement en période d’incubation. Le virus circule donc désormais plus facilement et le nombre d’écoles avec des cas de Covid explose, sans pouvoir fermer ou tester dans des délais raisonnables.
Ensemble pour les métiers de l’animation et de l’éducation populaire.
Journées nationales de lutte mardi 14 et mercredi 15 décembre
A Toulouse
Mardi 14 décembre à 13h,
rassemblement devant le rectorat puis Manif vers la Gare. Une demande de délégation élargie a été posée pour rencontrer la rectrice académique et le recteur de Toulouse. La « Batuk » de Solidaires sera présente. Départ en manifestation ensuite.
Mercredi 15 à 12H30
rassemblement avec la FCPE devant le service RH de la mairie de Toulouse à Borderouge
Ca bouge dans la REP+ !
Grève du 6 décembre en REP + : la lutte s’auto-organise
Depuis le printemps 2021, les collègues des écoles primaires de REP+ (notamment du secteur Mirail) s’organisent afin de lutter contre la destruction de l’éducation prioritaire. En effet, le Covid a bon dos, les attaques orchestrées par le min-austère de Blanquer depuis l’arrivée au pouvoir de Macron sont nombreuses ; tout ce qui définissait l’éducation prioritaire, c’est-à-dire les moyens supplémentaires à celles et ceux qui ont le moins, disparaît : les RASED, le dispositif « plus de maître.sse.s que de classes », les effectifs réduits. Depuis le Covid, c’est les demis-journées de pondération qui sont supprimées.
Ce droit qui est défini par la loi Peillon de 2013 est tout simplement suspendu. On nous rétorque que tout le monde doit donner du sien dans cette période de crise sanitaire, qu’il n’y a pas d’autre solution. Sauf que comme d’habitude, qui doit donner du sien ? Les travailleur.euse.s ! C’est pareil dans tous les corps de métier. La crise sanitaire a permis au gouvernement de dérèglementer le travail sous prétexte d’un effort collectif. Mais de l’autre côté de la barricade, les actionnaires réalisent des profits records et licencient sans effort ! Elles et eux n’ont pas l’air de trop mettre la main à la pâte (ni à la poche d’ailleurs). C’est le cas de Jean-Michel Blanquer qui, en pleine épidémie, s’est félicité d’avoir économisé sur le dos des enseignant.e.s.
Les collègues « à bout de souffle », s’appuient sur le collectif créé l’année dernière pour repartir de plus belle.
Cette goutte d’eau a fait déborder le vase pour les enseignant.e.s de REP+ de Toulouse. Le collectif ayant déjà été bien construit lors de réunions régulières sur le temps du midi, et soudé notamment avec une liste de discussion « àboutdesouffle », une stratégie mise en discussion dans une grande partie des écoles, il a suffi d’une décision collective le 26 novembre de faire grève lundi 6 décembre et en deux jours, de nombreuses écoles ont fermé, le nombre de grévistes est évalué à un peu plus de 160. Le mouvement de grève a été extrêmement bien suivi.
Réuni.e.s en AG à la maison de quartier de Bagatelle, les grévistes ont pris plusieurs décisions, ça va désobéir !
- réappropriation de leur temps de travail (notamment leur temps de concertation). Jugeant qu’il leur est impossible de travailler dans de bonnes conditions sans les journées de pondération, les grévistes ont défini un plan d’action collectif : si le rectorat ne remet pas en place immédiatement les journées de pondération, les écoles de la REP+ banaliseront elles-mêmes un mercredi matin toutes les trois semaines à compter du 12 janvier. Aucune négociation n’est possible, le rectorat est simplement informé de ce mode d’action.
- une audience avait été proposée par le rectorat pour 5 personnes, l’AG a décidé que si le rectorat n’accueillait pas une personne par école (comme initialement prévu), personne n’accepterait de monter. Le rectorat n’ayant pas accepté, personne n’est allé à l’audience : une lettre a simplement été donnée au DASEN afin de l’informer du calendrier de réappropriation des journées de pondération.
- des commissions se sont montées : l’une pour écrire cette fameuse lettre au DASEN, l’une pour écrire à la presse et une autre pour réfléchir à une communication envers les parents car la préoccupation envers les élèves avec qui nous travaillons ainsi que leurs parents n’a, à aucun moment, disparu dans l’esprit des grévistes. Il est clair pour tout le monde que le fait de banaliser un mercredi matin sur trois permettra de proposer un enseignement de meilleur qualité aux élèves. Les trois lettres sont à retrouver en bas de l’article.
- le projet d’écrire un « livre noir de la REP+ » est validé. Une affiche d’appel à contribution circulera bientôt dans les écoles.
- Enfin, une journée de grève quelques temps après le 12 janvier (première réappropriation) est envisagée pour permettre au collectif de se rassembler et discuter afin de voir quelle(s) réponse(s) aura apporté(s) le rectorat (ou pas) suite à ces actions de désobéissance et de décider collectivement quelle suite donner.
Nous ne pouvons que nous réjouir de la direction autogestionnaire qu’a pris cette lutte. Le syndicat SUD Educ 31-65 lui apporte tout son soutien et se tient prêt à mettre en œuvre tout moyen en sa possession (juridique, technique, …) pour l’accompagner !
Les écrits des commissions ICI:
proposition_lettre_parents_ponderation
Rassemblement de soutien pour l’hébergement d’urgence de l’ensemble des occupant.e.s du gymnase Saint-Sernin (39 sans-abris dont 23 enfants)
Depuis une semaine, des familles (39 sans-abris dont 23 enfants) – faute d’accès à des logements décents – occupent le gymnase habituellement utilisé par les élèves du lycée Saint-Sernin.
Les familles, parents et enfants, ont droit à un logement !
Les lycéen-nes ont droit à leur formation et à leurs cours d’EPS !
Les enseignant-es ont droit d’exercer leur métier !
Les autorités (préfecture et municipalité) sont depuis longtemps informées de la situation. Elles peuvent, elles doivent trouver les solutions qui satisferont tout le monde : un logement pour les familles et leurs enfants (qui sont aussi des élèves) entraînera la fin de l’occupation du gymnase…
Afin d’encourager les autorités responsables à prendre la bonne décision
RASSEMBLEMENT
Vendredi 10 décembre
à 10h sur la place Saint-Sernin devant le gymnase
A l’appel de DAL31 – RESF – LDH – FCPE – Cercle des voisins – FSU31 et des lycéen-nes solidaires
6 décembre 1986, Malik Oussekine et Abdel Benyahia étaient assassinés par la police.
Dans la nuit du 6 décembre 1986, Malik Oussekine mourrait sous les coups de la Police, poursuivi puis frappé à mort par les voltigeurs, après une manif étudiante contre la loi Devaquet.
La même nuit, Abdel Benyahia était assassiné à Pantin, par le commissaire Savrey, policier qui n’était pas en service mais portait son arme sur lui.
Son corps soustrait à la famille pendant 48h, en dit long sur la volonté de l’institution, depuis toujours, de cacher la vérité : la Police tue et blesse en toute impunité, tou.te.s celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre tentent de survivre, de lutter, de s’opposer à l’injustice sociale. Pas parce qu’elle fait des bavures, non. Mais parce que le pouvoir a besoin de marquer les corps et les esprits pour tenir.
Et la liste s’est allongée depuis. Pas étonnant :
- les gouvernements se succèdent et peuvent dire dans tous les médias sans jamais être contredits qu’il n’y a pas de violence policière
- l’armement de la police est désormais le même que sur les champs de batailles militaires et est systématiquement utilisé hors cadre légal, mettant en danger toute personnes qui passe par là : LBD, grenades.
- les policiers et les gendarmes ne sont condamnés par la justice pour des faits de violences ou de morts, qu’à d’extrêmement rares exceptions prêt.
- les nouvelles dispositions prises par le gouvernement autorisent les policiers à garder et à faire usage de leur arme de service en dehors de leurs heures de travail s’ils se rendent dans des lieux accueillant du public !!!
Tout ceci participe symboliquement et pratiquement à donner carte blanche à la police et aux gendarmes en général, aux unités spéciales utilisées dans le maintien de l’ordre en particulier :
Les CRS, la BAC, les gendarmes mobiles, la BRAV-M à Paris ( retour des voltigeurs )
et leur équivalent à Toulouse.
Désarmer, réformer, ou supprimer la police, il existe une multitude de (pro)positions afin de mettre fin à cette violence au service de l’état raciste, patriarcal et capitaliste.
En attendant, face aux violences policières et à la répression, solidarité !
L’illustration principale de cet article est issue de la BD « Contrecoups : Malik Oussekine » par Jeanne Puchol et Laurent-Frédéric Bollée