L’inclusion comme vitrine, la précarité comme moyen.
Pour une école réellement inclusive, en mesure de se disposer entièrement à l’accueil de tou⋅te⋅s : abandon des PIALs, tou⋅te⋅s en grève avec les AESH le 19 octobre !
La situation catastrophique des conditions de travail des AESH, nous en dit beaucoup sur l’état de l’inclusion à l’Ecole. La libéralisation du service public d’éducation en général est en Marche, et accentue la précarisation des personnels ainsi que les difficultés pour accueillir dignement les élèves en situation de handicap.
Destruction des RASED, désinvestissement progressif du ministère dans les formations CAPPEI, manque de formation de qualité pour les AESH et la frontière entre difficulté scolaire et handicap s’efface !
Par la baisse de moyens et la mise en place de nouvelles organisations libérales, le ministère invisibilise les conséquences de la désorganisation du service public d’éducation sur les difficultés des élèves.
Par là même, le savoir-faire des professionnels et la nécessité de travailler au plus proche des enfants sont niés. Dans le premier degré, une réforme propose à la place des maitre⋅sse⋅s G des « maîtres ressources vie scolaire », censé⋅e⋅s accompagner les enseignant⋅e⋅s dans la prise en charge des élèves en difficulté. On voit bien comment la frontière entre difficulté scolaire et handicap est atténuée, évacuant ainsi toute responsabilité structurelle de l’école dans les difficultés rencontrées par certain⋅e⋅s élèves. Pour aller plus loin, on peut parler d’une véritable tendance à pathologiser la difficulté scolaire, avec un recours à l’accompagnement par un⋅e AESH quasi systématique sans que cette compensation ne soit véritablement pensée au plus proche des besoins de l’enfant concerné⋅e et avec les moyens adéquats.
Les élèves subissent les conséquences de l’atteinte portée aux conditions de travail de leurs accompagnant·e·s « mutualisé·e·s » à outrance. Certain·e·s élèves perdent des heures d’accompagnement, d’autres attendent toujours un accompagnement, faute de personnels.
Logique de Pôle : non, regrouper n’est pas mutualiser !
Vendue comme un moyen de répondre au mieux aux besoins d’accompagnement des élèves en situation de handicap, la mise en place des PIAL n’a eu d’autre effet que de sérieusement dégrader des conditions de travail déjà difficiles, et ce, tout en dégradant les conditions d’accompagnement des élèves.
En effet, l’invention des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), regroupant les établissements ordinaires par pôles, sont mis en œuvre sous couvert d’une souplesse et d’une mutualisation de moyens. Cependant, du point de vue libéral, cela consiste en une uniformisation, un contrôle et une gestion des moyens toujours à la baisse, en flux tendus. Il s’agit de donner l’illusion de plus de moyens en augmentant la quantité de public couvert, mais tout en baissant la qualité de l’accompagnement.
Cela amène par exemple à imposer des inclusions d’enfants par groupe dans une même classe, qui peuvent ainsi bénéficier tou⋅te⋅s en même temps d’un⋅e AESH mutualisé⋅e. Cela ne peut se faire qu’au prix d’un formatage des modalités de prises en charge et des enfants eux-elles-mêmes aux moyens mis en œuvre par l’institution.
Contre la division du travail, un vrai statut pour tou⋅te⋅s !
La prise en charge des élèves en situation de handicap, que ce soit dans les écoles ordinaires ou dans les établissements médicaux sociaux, est mise en œuvre par un accompagnement qui s’appuie sur une division du travail entre des personnels aux statuts très différents : AESH, Educateur⋅rice⋅s, Enseignant⋅e⋅s spécialisé⋅e⋅s, relevant pour certain⋅e⋅s d’un employeur différent (Education Nationale, Association, Collectivités Territoriales).
Cette organisation tend vers une hyperspécialisation des tâches de chaque professionnel, là où souvent l’accueil demande encore plus que pour les autres une prise en compte de l’enfant dans sa globalité. Cela crée une tendance à la multiplication des intervenant⋅e⋅s autour du même enfant, qui finit par entraîner une complexité et une perte de sens pour les travailleur⋅euse⋅s.
De plus, la diversité des contrats de travail crée pour tou⋅te⋅s une façon différente d’appréhender la question du temps de travail et de l’implication. Ces disparités induisent, dans les relations de partenariat, des questions de rapport au travail et de domination sociale.
Ces différences de statut entre travailleur⋅euse⋅s entraîne des disparités de condition de travail qui ont des effets sur l’accueil des élèves. Il nous apparaît fondamental que le syndicat veille à porter le questionnement autour des enjeux de pouvoir et de la hiérarchie implicite que cela engendre. Dans une dynamique de conscience de classe, nous devons requestionner la place de chacun⋅e en terme de domination.
Pour la déconstruire, portons au quotidien dans les rapports entre travailleur⋅euse⋅s des exigences communes et des revendications partagées. Par exemple, les AESH ne sont en temps normal pas responsables des enfants, en l’absence des enseignant⋅e⋅s. Portons l’exigence d’un statut de responsabilité au même niveau pour tou⋅te⋅s et les considérations financières qui vont avec.
Soyons massivement en grève le mardi 19 octobre !
Pour les AESH, et une école réellement inclusive, en mesure de se disposer entièrement à l’accueil de tou⋅te⋅s, il faudrait repenser l’Ecole dans son ensemble sur des bases autogestionnaires et émancipatrices. En attendant SUD Education revendique :
- La limitation des organisations mutualisées et des dispositifs à une échelle locale : l’établissement d’accueil.
- La collégialité des décisions et de l’organisation de la prise en charge
- La prise en compte du temps hors présence enfants pour tou⋅te⋅s les travailleur⋅se⋅s, comme un temps de travail à part entière : une approche pluridisciplinaire reconnue.
- Des statuts qui reconnaissent à tou⋅te⋅s les travailleur⋅se⋅s une responsabilité et une autonomie dans leur travail.
- La prise en compte du temps hors présence enfants pour tou⋅te⋅s les travailleur⋅se⋅s, comme un temps de travail à part entière : une approche pluridisciplinaire reconnue.
- Des contrats pérennes et des temps de travail complet pour celles et ceux qui le souhaitent.
- Des pédagogies qui s’ancrent sur la prise en compte de l’enfant comme « auteur⋅rice » de ses apprentissages et de sa vie en général, scolaire en particulier.
Des problèmes avec la hiérarchie ? La hiérarchie comme problème !
Au lycée de Blagnac, la hiérarchie maltraite, la hiérarchie de la hiérarchie brille par son absence…
Mais ce n’est pas nouveau à Toulouse, ni une première concernant ce chef !
Il y a deux ans, un chef d’établissement de Muret, connu pour ses maltraitances sur des personnels du Lycée, arrivé à la tête du lycée de Blagnac. Une promotion ?
Sans autre règlement des problèmes rencontrés, le rectorat passait cette situation sous silence !
Depuis son arrivée au lycée de Blagnac, les situations, au mieux de dysfonctionnement, au pire de maltraitance auprès de différents personnels, se multiplient. En juin, l’équipe du lycée a été reçue en audience, avec lettre à l’appui qui listait les difficultés rencontrées, les pressions subies, l’attitude maltraitante du chef d’établissement. Depuis rien n’a été fait de la part du rectorat.
Vendredi dernier, dans une lettre anonyme, un⋅e collègue, resté⋅e anonyme, dénonçait cette situation, l’inaction du rectorat, les agissements du proviseur, la détresse des collègues en arrêt maladie. Il ou elle annonçait aussi vouloir passer à l’acte dans son établissement, désespéré⋅e par le manque de considération, la fatigue, le désespoir de voir détruit le travail effectué par une équipe jusque-là entendue et respectée dans ses choix ainsi que dans son travail.
Depuis, une soixantaine de collègues de Blagnac exercent leur droit de retrait.
Le rectorat a envoyé « en urgence » l’adjoint du DASEN dès lundi pour gérer la situation. Il a pu prendre la mesure de la mobilisation avec pas moins de 60 collègues en droit de retrait, déterminé⋅e⋅s à rester soudé⋅e⋅s et à être reçu⋅e⋅s ensemble plutôt que par des représentant.e.s !
Mardi c’était un conseiller technique venu assuré une médiation qui se présentait au lycée, alors qu’un rassemblement s’organisait pour soutenir les collègues de l’établissement.
On attend une enquête administrative, on attend des actes, on attend des réparations à toutes cette violence institutionnelle !
Projet de Loi de Finance 2022 : où sont les milliards promis par F. Vidal ?
Lors de la présentation du Projet de Loi de Finance 2022 (PLF) le 22 septembre dernier, Bruno Lemaire annonçait une augmentation de 700 millions pour le budget de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) : 114 millions pour la rémunération des personnels, 131 millions pour l’ANR, 127 millions pour le budget des universités, plusieurs millions pour soutenir les étudiant⋅e·s… Selon le ministre de l’économie, ces millions “consacrent (…) l’engagement du gouvernement en faveur de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche »… mais derrière ces millions se cache en réalité un investissement bien creux dans l’ESR.
A la lecture détaillée du PLF 2022, on constate surtout que le budget des différents programmes pour l’ESR passe de 13,9 milliard à 14,16 milliard, soit une augmentation de 1,8%…. soit exactement le chiffre de l’inflation pour cette année. Si certains programmes sont en augmentation, ce sont principalement les programmes dédiés au financement de la recherche privée. La crise sanitaire a pourtant révélé que l’investissement public dans le privé français n’avait pas permis de produire des vaccins par exemple quand dans le même temps la perte de financement de recherche dans le public avait asséché des programmes de recherche pourtant primordiaux.
Les créations de postes bénéficieraient par ailleurs notamment à l’HCERES, c’est-à-dire à des emplois d’évaluation des universités et des politiques de recherche, loin du quotidien d’enseignement et de recherche et de la proximité avec les étudiant⋅e·s. Si le MESRI souligne que les chaires juniors « a du succès », ceci n’est que la conséquence de l’absence de perspective stable et d’emplois de titulaires pour les milliers de jeunes précaires de l’ESR.
Ces millions présentés fièrement par le gouvernement masquent en réalité un budget de l’ESR quasi-constant et qui ne prend absolument pas le mesure de la crise de l’ESR et des milliers d’étudiant⋅e·s qui y entrent. Les 34 000 places créées artificiellement juste avant l’été et sans créations nettes de postes n’en sont que l’illustration.
Pour SUD éducation il est temps qu’un véritable plan d’urgence soit mis en place dans l’ESR : création de 10 universités, 9000 postes d’enseignant⋅e·s en plus, la titularisation de tou⋅te·s les précaires (vacataires, biatss…) qui font tourner l’université, un salaire étudiant pour combattre la misère et la pauvreté… Vidal avait promis 5 milliards d’euros pour l’ESR, cette première loi de finance n’annonce rien de bon pour la suite.
Lettre Ouverte sur le logement, par l’Assemblée d’Habitant.e.s de la Reynerie
A propos des destructions de quartiers, du droit, du respect et de la dignité des habitants.
1) Il faut arrêter de vouloir tout détruire au nom de la mise en place d’une pseudo « mixité sociale » qui en 30 ans de politique de la ville n’a jamais vu le jour. Il faut rénover les bâtiments et les logements sains au lieu de les raser systématiquement. Il est temps de faire le bilan de cette politique là : au bout de 30 années d’expérience, il est clair que la mixité sociale dans le logement ne peut pas exister ou alors que de façon très marginale : on sait bien que ceux qui ont des revenus importants sont prêts à payer des charges élevées dans des résidences de standing, et sont demandeurs dans leur quartier de commerces et d’attractivités que seules les couches moyennes supérieures peuvent se payer. Du coup, ceux qui ne peuvent se payer ni l’un ni l’autre sont obligés de se rapprocher d’autres centres plus accessibles à leurs moyens.
C’est aussi vrai dans l’autre sens : ceux qui ont les moyens de dépenser ne trouvent pas l’offre correspondante autour d’eux dans des quartiers populaires et vont s’installer dans des quartiers plus aisés où ils trouvent ce qu’ils cherchent. Le confinement a accentué cette tendance, en éloignant les populations les plus aisées de l’habitat en ville où ils manquent d’espace.
Les quelques logements dits « sociaux » obligatoires dans chaque programme immobilier de luxe (comme à St Cyprien par ex) n’y changent rien : Qui seront « les élus » choisis, sur quels critères et combien de temps pourront-ils y rester ? Quel sera le loyer ? Le montant des charges ? Etc..
Réforme assurance chômage : Macron passe en force !
Communiqué Union syndicale Solidaires, Solidaires SUD Emploi et SUD Culture Solidaires.
L’éducation ne sera pas épargnée. Tou⋅te⋅s concerné⋅e⋅s !
Parce qu’1 collègue sur 4 est contractuel⋅e, parce que la réforme de l’assurance chômage va plonger des milliers de personnes dans davantage de précarité, parce qu’elle va impacter massivement l’Education nationale !
17 octobre 1961: un massacre colonial d’État
15, 16, 17 octobre, week end anticolonial à Toulouse
Il y a 60 ans, une marche pacifique d’algérien·nes pour l’indépendance était sauvagement réprimée par la police du sinistre préfet Papon à Paris.
C’était aussi l’instauration d’un couvre feu raciste uniquement pour les français·es musulman·es. Ce même couvre feu instauré pendant les révoltes des quartiers populaires, appliqué aux descendant·es de l’immigration post-coloniale.
Ce fut aussi une nuit de violences policières avec de nombreux-ses mort·es et de disparu·es. Un massacre qui n’a jamais été officiellement reconnu par l’État.
À l’heure où le gouvernement semble vouloir réécrire la mémoire de la guerre d’Algérie, en occultant des évènements majeurs comme le fait le rapport Stora, à l’heure où de plus en plus de voix, notamment depuis Sarkozy, s’élèvent pour vanter les bienfaits de la colonisation, nous voulons rappeler que cette sale guerre a fait et fait encore de nombreuses victimes.
La guerre d’Algérie est une une plaie ouverte dans la société française : le million et demi d’appelés commence à peine à témoigner. L’histoire mensongère que souhaite imposer l’État français afin de se soustraire à ses responsabilités ne permettra pas d’aboutir à une compréhension commune.
Cette lutte contre le colonialisme français s’inscrit dans l’histoire des luttes anti-coloniales.
Ces luttes n’appartiennent pas au passé. Ainsi, la colonisation de peuplement subie par le peuple algérien pendant 132 ans n’est pas sans rappeler celle contre laquelle se bat le peuple palestinien depuis la Nakba de 1948, colonisation soutenue par la France.
Un passé colonial qui se perpétue.
Aujourd’hui encore l’État français est engagé dans des guerres néo-coloniales en Afrique. Il soutient toutes les dictatures partout où ses intérêts économiques et stratégiques sont en jeu. Il continue de piller le sous sol du continent, sans parler du maintien de sa domination en Kanaky, aux Antilles, à la Réunion, à Mayotte…
Il participe aussi à travers son engagement au Moyen Orient à déstabiliser la région, souvent en opposition avec la légalité internationale (soutien au maréchal Haftar en Libye par exemple).
En France, l’État applique une politique qui s’inscrit dans la continuité des politiques coloniales. Le racisme d’État dont fait preuve le gouvernement français à travers ses campagnes racistes et islamophobes (loi contre le séparatisme pour ne citer qu’elle), ainsi que les violences policières dont sont victimes majoritairement les descendant.e.s de l’immigration post-coloniale, en sont des exemples quotidiens.
Rendre hommage aux victimes du 17 octobre 1961, c’est rendre hommage à l’indépendance algérienne ainsi qu’aux luttes actuelles menées chaque jour par ces peuples contre les États coloniaux, racistes et impérialistes.
Premiers signataires : Sud Educ31, Attac31, NPA31, UCL Toulouse et alentours, Collectif Palestine Vaincra, Survie Midi-Pyrénées, CGT Educ’action31, BDS Toulouse, Attac 31, MRAP31, Révolte décoloniale, Solidaires 31, UNEF Toulouse, Sud Santé Sociaux 31, survie Midi-Pyrénées…