Tou.te.s en grève le 10 novembre ! Beaucoup y sont déjà…
Journée nationale de mobilisation et appel de l’intersyndicale Education 31 !
Dans l’éducation, depuis la rentrée, la situation est catastrophique. Mais ils ont réussi à faire pire !
Avec le nouveau confinement de nos vies personnelles et de nos libertés, le travail à tout prix, sans moyens exceptionnels (sauf pour rincer les entreprises et les équipements de la police), nous voilà dans une situation jamais vue quant à la dégradation des conditions d’accueil des élèves, aux conditions de travail de tous les personnels, au risque sanitaire au travail.
Les effectifs n’ont jamais été revus à la baisse, la distanciation n’est pas tenable.
Les AESH n’ont toujours pas de statut, iels ne peuvent pas bénéficier d’Autorisation Spéciale d’Absence s’iels sont reconnues comme personnes vulnérables.
Le ministre et la hiérarchie ont encore une fois compté sur notre travail pendant les vacances en communiquant d’abord dans les médias ses décisions, pour les changer d’un jour à l’autre et sur les directeurs.trices pour, le dimanche, faire passer des informations et organiser une rentrée ubuesque.
Cette situation n’est que le résultat d’années de casse du service public de l’éducation, de la libéralisation de l’Ecole par les gouvernements successifs, d’une gestion sécuritaire (plutôt que sanitaire) de la crise.
Le point de vue d’une camarade de Sud Educ à lire sur son blog ici:
https://blogs.mediapart.fr/fanny-monbeig/blog/311020/pas-en-mon-nom
A-t-on vraiment besoin de plus d’arguments pour entrer en résistance ?
L’appel national de Sud Education ici:
En région parisienne, la contestation bat son plein depuis lundi :
Dans le 93, 50 % des établissements sont en grèves reconductibles ou y entre, comptant dans chacun d’eux entre 50 % et 100 % de collègues grévistes. Certains ont déjà obtenu des moyens et la possibilité de dédoubler les classes.
A Toulouse, la lutte s’organise :
Pour le collège Georges Sand,en grève depuis lundi, une délégation a été reçue au rectorat mardi. Sans illusion, ils ont écouté mais ils ne bougeront pas !
Mercredi, devaient venir un médecin du rectorat, un inspecteur vie scolaire, quelqu’un du conseil général, pour évaluer la situation.
Face au refus du dédoublement des effectifs, et se considérant donc toujours en danger, les grévistes ont désormais fait valoir leur droit de retrait et se retrouve aujourd’hui au rectorat depuis 11h !
Leurs communiqué ICI
Pour construire la grève dans la durée
Même si nous sommes opposé.e.s à cette attaque du droit de grève, dans le premier degré pensez à envoyer vos déclaration d’intention, pour tout le mois de novembre et décembre ! La grève c’est utile, la grève reconduite c’est plus efficace !
La loi instituant un service minimum d’accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps scolaire a apporté de nouvelles restrictions à une liberté fondamentale – le droit de grève – reconnue à tou.te.s les salarié.e.s dans la Constitution. Les organisations syndicales dans leur majorité en demandent d’ailleurs l’abrogation.
Depuis 2007, les enseignant-e-s du premier degré sont soumis-e-s à une restriction de leur droit de grève : il leur faut déclarer 48 heures à l’avance leur intention de participer à une grève, afin que la commune ait la possibilité d’organiser un « service minimum d’accueil ».
Ainsi, seulement dans les communes où le SMA est organisé et seul-es les enseignant-es en charge de classe le jour de la grève sont concerné-es par la déclaration d’intention de grève. Autrement dit : s’il n’y a pas de SMA dans la commune ou si vous êtes déchargé-e pour la direction, enseignant-e RASED, remplaçant-e non affecté-e, vous n’avez pas besoin de faire la démarche !
Soutien aux lycéen.ne.s en lutte, non à la répression !
Au programme cette semaine pour les lycéen.ne.s, un cours sur « la démocratie libre »
Lundi, lecture d’un texte censuré et tronqué de Jean Jaures. Extrait : « Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre… »
Mardi, travaux pratiques: coups de matraques, gaz lacrymogènes
Mercredi, en retenue : gardes à vue
Jeudi : BAC bleu (Brigade Anti Criminalité)
Les lycéen.ne.s en lutte, ont donc subi la fameuse démocratie libre qu’on leur promet, celle qui les avait déjà mis à genoux à Mantes la Jolie, celle-là même qui brandit la liberté d’expression dans une main et révise le contenu d’un texte historique de l’autre.
Sud Education 31-65 apporte son soutien total aux élèves du lycée Colbert à Paris et à celleux du lycée St Sernin de Toulouse, agressé.e.s par la police mardi, à celleux du lycée Paul Eluard (liberté j’écris ton nom?) arrêté.e.s hier mercredi, et à celleux des lycées de Paris, Nantes et Lyon réprimé.e.s aujourd’hui.
Le communiqué des personnels mobilisés du Lycée Paul Eluard sur le site de Sud Educ 93: ICI
Et tant qu’on parle de liberté d’expression : sanctions pour les 4 de Melle
Pour rappel, en octobre, 4 camarades sont passé.e.s en CAPA disciplinaire dans la semaine du 12 au 16 octobre à cause de leur implication dans la lutte contre les E3C.
Après 28h de conseil de discipline, les sanctions sont tombées début novembre :
- une professeure d’anglais déplacée d’office dans un autre établissement
- une professeure de mathématiques exclue 15 jours sans traitement
- un professeur de philosophie rétrogradé à l’échelon 1
- un blâme pour une professeure de mathématiques
La mobilisation a été forte pour soutenir ces collègues : 15 rassemblements départementaux durant cette semaine.
Conclusion : le gouvernement qui se plairait être vu chantre de la liberté d’expression vient de sanctionner lourdement des collègues qui ont pris la liberté de s’exprimer contre les réformes de ce même gouvernement ! Deux poids deux mesures ?
Vu la suite c’est assez clair.
Loi de sécurité globale
Le gouvernement se prépare à étouffer (encore davantage) toutes nos libertés et toutes contestations !
Le nouveau confinement consiste à nous laisser le droit à tout, sauf aux loisirs et au spectacle vivant, beaucoup à travailler quand même, mais surtout à pouvoir être contrôlé.e.s et à devoir se justifier pour tout ce qu’on fait en dehors de notre domicile. (Pour ce qu’on fait chez nous, il y a la navigation sur internet et sur les téléphones qui se chargent du travail)
Deleuze (https://www.cairn.info/revue-ecorev-2018-1-page-5.htm) avait prévu depuis un bout de temps, un dépassement de la société disciplinaire par la société de contrôle, le pas est désormais franchi :
Au lieu de mettre en place un plan d’urgence avec des moyens exceptionnels pour l’éducation, l’hôpital, les services publics qui se meurent, le gouvernement se précipite pour faire passer une loi qui va leur garantir de pouvoir réprimer tous les mouvements sociaux par la violence sans possibilité que cela se sache.
Proposée par des députés LREM, étudiée en procédure accélérée, en une seule lecture avant le vote par l’assemblée et le sénat donc, cette loi prévoit quatre points principaux qui sont un virage (à droite) sécuritaire historique et une atteinte majeure à nos libertés :
- le fait de diffuser des images de policiers dans l’exercice de leur fonction sera désormais interdit.
Sera puni « d’1 an d’emprisonnement et 45000 € d’amende le fait de diffuser (…) l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de police».
- lors des manifestations, transmissions en temps réel des images des caméras piétons qui équipent la police au poste de commandement.
On imagine facilement comment cette nouvelle disposition, couplée à la reconnaissance faciale, (depuis 2012, la police est autorisée à faire usage de logiciel de reconnaissance faciale ) va permettre une répression toujours plus sournoise.
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la généralisation de l’utilisation des drones pour la surveillance.
Depuis des années, un des arguments pour répandre la vidéo surveillance partout sur le territoire s’appuie sur le clivage innocent.e.s-coupables. Celleux qui n’ont rien à se reprocher n’ont aucune raison de s’opposer à l’utilisation des caméras. Mais concernant la police par contre, le gouvernement prévoit d’empêcher qu’elle puisse être surveillée…aurait-elle des choses à se reprocher ?
- l’extension du port d’armes pour les policier.e.s et gendarmes en dehors de leur service, aux lieux fréquentés par du public.
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« Il n’y a pas besoin de science-fiction pour concevoir un mécanisme de contrôle qui donne à chaque instant la position d’un élément en milieu ouvert… »
Dans les sociétés disciplinaires « L’individu ne cesse de passer d’un milieu clos à un autre, chacun ayant ses lois : d’abord la famille, puis l’école (« tu n’es plus dans ta famille »), puis la caserne (« tu n’es plus à l’école »), puis l’usine, de temps en temps l’hôpital, éventuellement la prison qui est le milieu d’enfermement par excellence.
« Dans les sociétés de discipline, on n’arrêtait pas de recommencer (de l’école à la caserne, de la caserne à l’usine), tandis que dans les sociétés de contrôle on n’en finit jamais avec rien, l’entreprise, la formation… »
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Malgré les nombreuses vidéos de violences policières il était déjà difficile, voire quasi impossible, de faire condamner des policièr.e.s, malgrès des preuves, à partir du 20 novembre, elles n’existeront même plus !
Non aux mesures liberticides, des moyens pour la santé ! Manif Samedi 7 Novembre maintenue !
Les organisations toulousaines signataires de l’appel (27 octobre, appel ci dessous) à manifester le 7 novembre se sont réunies ce jour mardi 3 novembre et confirment leur volonté de manifester au vu de l’aggravation de la situation. Ce sont désormais 4000 patient.e.s qui sont hospitalisé.e.s en réanimation, d’ici mi novembre si rien ne change l’ensemble des réanimations seront saturées. Il est plus qu’urgent d’agir et de mettre les moyens là où ils sont nécessaires.
Nous appelons à manifester ce samedi 7 novembre 14h place St Cyprien et nous rappelons que ce défilé se déroulera dans le strict respect des gestes barrières
Cela fait maintenant 9 mois que nous avons été touchés par la première vague du COVID. 9 mois qu’a été mis au grand jour le fait que notre système de santé, que le monde entier nous enviait, n’était plus performant parce que les politiques successives n’avaient cessé de le casser. 9 mois que des associations demandent la fermeture des centres de rétention et une mise à l’abri digne des personnes à la rue. 9 mois pendant lesquels rien n’a été fait pour que la catastrophe sanitaire qui s’était déroulée ne se reproduise plus jamais.
Le Segur de la santé n’a répondu en rien aux principales revendications des personnels hospitaliers pour des soins de qualité : des postes et des lits. Les personnels du médico-social en sont par ailleurs les grands oubliés. Nous sommes désormais face à une nouvelle vague, et le gouvernement n’a pour seules réponses qu’une série de mesures toutes plus liberticides les unes que les autres visant à pallier les défaillances du système hospitalier : interdiction de manifester, de se rassembler, de circuler… En bref boulot, métro dodo.
Depuis 20 ans ce sont plusieurs dizaines de milliers de lits qui ont été supprimés, 8000 sur les 2 dernières années. Les « 12500 lits de réanimation » annoncés par le ministre de la santé sont un mythe : pas un lit n’a été créé, il s’agit de lits existants pouvant être transformés, mais à quel prix? Il est intolérable que pour la seconde fois de nombreux patients souffrant d’autres pathologies, parfois graves, se voient refuser l’accès aux soins à l’hôpital. Selon les premières estimations plusieurs milliers en mourront et plusieurs dizaines de milliers subiront une dégradation de leur état de santé.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, 3000 lits de réanimations sont occupés par des patients covid ainsi que plusieurs milliers de lits d’hospitalisations. La situation est particulièrement critique en région parisienne et dans certaines métropoles mais c’est l’ensemble du territoire qui est touché.
Au début du mois d’octobre Olivier Veran lançait un appel à l’aide aux personnels soignants. De qui se moque-t-il ? Depuis des années les suppressions de postes s’enchaînent, plusieurs milliers au niveau national. Depuis des années les conditions de travail se dégradent à tel point que désormais la « durée de vie » d’une infirmière à l’hôpital n’est plus que de 7 ans. Depuis des années les emplois proposés ne sont que des enchaînements de contrats précaires, de périodes d’essais de parfois 8 mois, et il s’étonne du fait que les personnels soignants ne répondent pas à des propositions de contrats de 3 mois sous payés pour gérer l’épidémie de covid ? Beaucoup l’ont fait en mars et n’ont eu pour seule réponse que des applaudissements et des promesses de médailles quand ils n’ont pas eu à se disputer une prime « au mérite ». Ils ne le feront pas deux fois.
Ce n’est pas ce type de reconnaissance qu’attendent les personnels et les usagers. Il faut dès maintenant organiser la réouverture de tous les lits, de toutes les structures et hôpitaux de proximité qui ont été fermés pour un égal accès de tous à des soins de qualité. Le besoin est aujourd’hui de 100 000 lits supplémentaires, il faut dès maintenant organiser le recrutement de 100 000 personnels dans les hôpitaux. Quant aux EPHAD, 200 000 personnels supplémentaires sont nécessaires et il faut permettre aux personnes âgées et handicapées qui le souhaitent de pouvoir vivre dans leur domicile ou dans un lieu de vie vraiment choisi avec un accompagnement pluridisciplinaire de qualité 24h/24 par des services de proximité. Sinon nous courrons droit à la catastrophe : de nombreux lits sont aujourd’hui fermés fautes de soignants, notamment car il est impossible de remplacer ceux malades du covid. Ce n’est pas en empêchant les personnels de prendre leurs congés, en les appâtant avec des heures supplémentaires à la clef de nous pourrons faire face à cette crise sanitaire.
Nous ne pouvons plus accepter qu’on restreigne nos libertés, notre vie sociale, alors qu’en parallèle rien n’est fait pour l’hôpital public. Nous ne pouvons plus accepter qu’on tente de nous faire croire que nos comportements individuels sont responsables de la majorité des contaminations en balayant d’un revers de main les contaminations dans les transports et milieux professionnels. Nous dénonçons les politiques hypocrites des préfectures concernant les plus précaires et les sans-abris, les expulsions locatives avant le début de la trêve hivernale se multiplient. Comment un précaire ou un sans-abri peut respecter un couvre-feu sans toit ? »
Les premières victimes sont encore une fois les précaires, avec un million de personnes supplémentaires passées sous le seuil de pauvreté depuis le début de la crise. Ce sont également les femmes, pour qui le couvre-feu peut entrainer de graves conséquences lorsqu’elles se retrouvent enfermées auprès d’un homme violent. Pour tout cela, nous ne pouvons accepter les dernières mesures annoncées par le gouvernement sur le PLFSS 2021 (projet de loi de financement de la sécurité sociale) il s’agit d’une économie de 4 milliards d’euros sur les postes de travail, sur les remboursements de soins notamment pharmaceutiques….et nous ne pouvons pas non plus accepter qu’en parallèle une fois encore on fasse payer les plus pauvres avec le forfait de 18 euros imposé aux urgences pour les patients qui ne se feront pas hospitalisés.
Nous ne pouvons plus accepter que des milliards d’euros soient accordés à des grands groupes qui licencient par milliers tout en versant des dividendes de millions d’euros à leurs dirigeants pendant que l’hôpital public meurt à petit feu.
Vous ne ferez pas taire notre colère.
CGT CHU Toulouse 31, FSU 31, Solidaires 31, Sud santé Sociaux 31, UET, Ensemble 31, LFI 31, LO 31, NPA 31, PG 31, POI 31, PCOF 31, ATTAC, Cercle des voisins, Copernic, Comité 31 du mouvement de la paix, CSPK, DAL31, Handi-Social, Toutes en grève 31