Les nouvelles du jeudi 17 décembre

Cadeau de Noël, l’Ecole n’est plus obligatoire en cette fin de semaine !

Enfin officiellement si, mais pas vraiment, un peu quand même, en tout cas y’a un projet qui va vers si quand même, mais y’aura des exceptions en fait. Bon là c’est Noël, c’est une autre histoire.

L’ordre et le respect de la loi c’est important ! Et comme on n’est apparemment de très mauvais élèves, le gouvernement s’attelle depuis des mois à remettre l’église au centre du village (dans tous les sens du terme).

Mais il a du mal à s’appliquer ce principe à lui même ! Il met beaucoup d’énergie dernièrement à le faire tout à fait officiellement. Pour ce faire, malin comme tout, il utilise la constitution qu’on s’est collectivement donnée ( !?!) et qui lui permet de s’affranchir totalement du contrôle du parlement. Ainsi il s’est facilité la tâche en décrétant l’état d’urgence, ce qui lui permet de décider tout seul, par décret. Tellement facile et rapide ! La démocratie, ça va un moment, eux, ils ont des intérêts financiers à défendre.

Il est un domaine dans lequel on s’embête même plus avec tout ça : l’éducation.

Ici Blanquer, là Castex, chacun son tour a pris l’habitude d’annoncer des mesures pour l’Ecole en dehors de tout cadre. On se souvient du lundi de rentrée après les vacances d’automne, dont l’organisation et ses changements de dernières minutes sont annoncés par JMB dans les médias, tout au long du week-end.

Cette fois-ci, on va encore plus loin, le gouvernement a annoncé que pour ce jeudi et vendredi de veille de vacances…l’école n’est plus obligatoire.

En dehors de tout cadre légal d’une part et toujours en dehors de tout cadre tout court, puisque certains établissements ne sont toujours pas informés officiellement par leur rectorat de cette loi, décret, décision (?), annonce en tout cas, venue d’en haut.

La continuité pédagogique ne vaut déjà plus rien face à la continuité économique !

Le gouvernement tente par tous les moyens de sauver les fêtes de Noël.
Plus précisément il essaye de sauver la manne financière que représente le commerce qui va avec. Quitte à dévaloriser l’école, aujourd’hui les fêtes de Noël passent avant les deux derniers jours de classe. On n’est pas à deux jours prêts pour sauver les valeurs républicaines. Place aux valeurs marchandes !

Contre toutes attentes, et surtout contre tous les chiffres officiels, les établissements scolaires sont bien des lieux de contamination !

Pourtant on attend encore le plan d’urgence qui permettrait des recrutements massifs d’enseignant.e.s en ouvrant les listes complémentaires, et offrirait plus de moyens pour permettre les dédoublements dans des conditions normales. On attend encore le recrutement de personnels des collectivités territoriales pour un entretien décent des locaux et absorber la surcharge de travail demandée pour appliquer les protocoles.

Il est donc bien dangereux de venir à l’Ecole, au point de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de s’auto-confiner, dès aujourd’hui.

Ce genre d’annonce est empreinte de mépris de classe, et d’aveuglement patriarcal !

On sait très bien que se ne sont pas réellement celles et ceux qui le souhaitent qui pourront s’auto-confiner avec leurs enfants.
Nous ne vivons pas dans une société ou l’égalité règne entre riches et pauvres, entre femmes et hommes, lorsqu’il s’agit de se libérer pour s’occuper des enfants à la maison, a fortiori lorsque le travail salarié est en jeu.

La pédagogie à la petite semaine

Penser qu’on peut se passer, au dernier moment, des deux derniers jours de la semaine, c’est tout simplement un dénigrement de notre travail et de notre métier !

Pour celles et ceux qui acceptent encore d’être inspecté.e.s, la prochaine fois qu’un.e IEN ou un.e IPR vous demandera vos programmations pour la période, vous pourrez leur répondre que désormais la visibilité n’étant plus qu’à très court terme, puisque à tout moment le ministère peut faire sauter les cours, on se détend sur les fiches de prep’ de séquence !

Pour les autres, voilà un argument de plus à mettre en avant dans nos lettres de refus d’inspection (sachant qu’il n’est même pas obligé de se justifier) : on travaille au jour le jour selon les circonstances, pas besoin d’évaluer notre capacité à préparer les apprentissages !

On en profite pour vos rappeler que le refus d’inspection ou de RDV de carrière (c’est pareil, vous allez voir) est un droit, et que vous pouvez trouver des infos précises à ce sujet ICI

Jusqu’à quand va-t-on accepter qu’on nous méprise, qu’on nous mente ouvertement, qu’on nous sanctionne, qu’on nous insulte ?

Les concertations REP+ finalement retirées à nouveau, les collègues s’organisent dans le secteur du Mirail : la rentrée s’annonce En Lutte !

Les écoles des réseaux d’éducation prioritaires renforcés profitent d’heures de concertation supplémentaires et ô combien nécessaires afin de mettre en œuvre les dynamiques collectives pédagogiques. Pour se faire des enseignant.e.s remplaçant.e.s spécifiques ont pour mission, régulièrement, de remplacer la totalité de l’équipe enseignante, et de permettre la tenue de ces réunions sur le temps de classe.

Depuis le début de la crise du Covid, le rectorat avait réquisitionné ces personnels afin de palier la pénurie de remplaçant.e.s qu’il organise par ailleurs en ne recrutant pas assez depuis de longue année. Puis il les a réaffecté.e.s sur leur poste…et puis non, désormais les ZIL REP+ sont utilisé.e.s ailleurs. De nouveau !

Alors, les réseaux prioritaires, ne le sont plus,le travail des collègues et l’accueil des élèves en pâtissent forcément.

Tout ceci raisonne fortement avec la casse annoncée de l’éducation prioritaire.

Voir notre article sur le sujet ICI

Les collègues du secteur Mirail ne s’y trompent pas et se sont retrouvé.e.s en AG, la semaine dernière.

Petit compte rendu des échanges et des perspectives :

MARDI 5 JANVIER 2021 : AG DE SECTEUR A L’ELEMENTAIRE DAURAT-12H00

ENTRE LE 6 ET LE 13 JANVIER 2021 : TOURNEE DES ECOLES (qui sera organisée pendant l’AG de secteur du 5 janvier )

JEUDI 14 JANVIER 2021 : GREVE DES REP ET REP+ DU PREMIER DEGRE


Les revendications prioritaires retenues sont le retour des pondérations REP+ et l’exigence du personnel en nombre suffisant pour l’inclusion des élèves en situation de handicap. Ces revendications s’inscrivent dans un cadre plus large nécessitant un plan d’urgence pour l’éducation, que cette mobilisation n’élude pas.


Dans les buts conjoints de populariser la grève du 14 janvier et d’établir avec les équipes un relevé factuel des dysfonctionnements auxquels elles sont confrontées. Une synthèse de ce relevé pourra être élaborée, diffusée et médiatisée le jour de la grève notamment.


RETROUVONS-NOUS NOMBREUSES ET NOMBREUX à ces prochains rendez-vous car nous partageons toutes et tous le même quotidien professionnel, qui n’est plus tolérable ni tenable !

 

Répression : les 3 de Bordeaux ne passeront pas en conseil de discipline !

La rectrice de Bordeaux recule mais les sanctionne quand même pour faits de grève.

Le 20 novembre, trois enseignant-e-s du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué-e-s à SUD éducation, recevaient un courrier leur indiquant que la rectrice engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire.

La rectrice reproche aux collègues de s’être mobilisé.e.s pour faire barrage à la mise en œuvre de la réforme du bac Blanquer. Après Cahors, Carcassone, Clermont-Ferrand, Strasbourg, et bien sûr Melle, l’administration cherche à réprimer celles et ceux qui, engagé.e.s dans l’action syndicale, s’opposent à la politique ministérielle.
Mardi 15 décembre, nos camarades ont reçu un courrier leur indiquant la sanction décidée par la rectrice : suspension de trois jours sans traitement pour l’une, blâme pour les deux autres.

Sous la pression, la rectrice de Bordeaux a donc renoncé à réunir des conseils de discipline : les dossiers sont vides, et il s’agit de sanctionner des faits de grève.
Elle prend cependant directement, d’elle-même, des sanctions que nous ne pouvons accepter !

SUD éducation exige le retrait immédiat des sanctions de nos camarades du lycée François Mauriac de Bordeaux.

SUD éducation exige l’abandon immédiat de toutes les poursuites contre les personnels mobilisés contre les politiques rétrogrades du ministère et du gouvernement. On ne touche pas à nos camarades !

Direction d’école: c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

Depuis l’adoption de la loi Rilhac en juin, les directeurs et directrices d’école « bénéficient désormais d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école ».

Les nouvelles prérogatives empruntées aux IEN devaient être détaillées, il ne restait plus qu’à J.M Blanquer de les préciser. Il semblerait qu’on soit sur une piste rue de Grenelle.

Evacuer les IEN pour laisser toute la place aux directeurs et directrices ?

En ce mois de décembre, un groupe de travail sur l’inspection se réunit au ministère afin de projeter une réforme des corps d’inspection, avec comme objectif majeur, de fusionner le corps des IEN (1er degré) avec celui des IA-IPR (2nd degré)

Cette fusion ressemble beaucoup à la suite logique qu’on imaginait vu la volonté de cette loi : la mise en place au cœur des écoles du chaînon hiérarchique manquant au ministère pour y mettre de l’ordre. Ils ont donné aux directeurs et directrices les prérogatives des inspecteurs.trices, on dirait bien qu’il leur laisse maintenant la place !

Les personnels n’ont pas besoin d’un nouvel échelon hiérarchique qui ne dit pas son nom. Ils ont besoin de collectif, de solidarité au sein de l’équipe, et d’une amélioration des conditions de travail. Cela passe par des recrutements de personnels, une baisse générale des effectifs en classe, l’allègement des tâches administratives. C’est ainsi qu’il sera possible de garantir un fonctionnement démocratique dans les écoles, condition nécessaire à un service public d’éducation émancipateur pour tous les élèves.

SUD éducation porte un projet de direction collégiale pour une école égalitaire et émancipatrice.

La prise en charge collective des directions d’école et un travail en équipe renforcé avec des moyens et du temps attribués aux écoles qui passe par :

  • l’augmentation du temps de concertation sans augmentation du temps de travail
  • l’allégement des tâches administratives (surcharge administrative avec les multiples tableaux et enquêtes à remplir, relation avec les mairies et les IEN…)
  • le recrutement de personnels formés et titularisés d’aide à la direction
  • la mise en place de pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices

Le numéro 136 du journal de Sud-Education 31-65 est sorti !

Retrouvez la version numérique ICI et, pour les adhérent.e.s, en version papier, au plus vite dans vos boîtes aux lettres.


Tous les derniers numéros sont à retrouver dans la rubrique Le Journal de Sud Educ 31-65 du site, PAR LÀ.

Au sommaire ce trimestre :

Année 2020-2021, année de congrès !

Blanquer ou la tentation de la caserne

Face à toutes les attaques, qu’elles soient prétendument Islamo, ou bien Gauchistes, ou d’après lui, une fusion des deux, le ministre de l’éducation nationale, brandit la nécessité de tou.te.s se retrouver sans condition pour défendre les valeurs de la république.

Mais souvent, lorsqu’il est question de l’école, on ne sait plus très bien s’il s’agit de valeurs ou de morale,de république ou d’intérêts privés (bourgeois). En réalité on en a une petite idée….

LPR, le gouvernement profite du confinement pour enfoncer le clou

Dans les facs, pendant que l’enseignement à distance s’installe comme une évidence, que les étudiant.es sont confiné.es dans les cités U, privé.es de toute relation sociale, que les personnels tentent malgré tout de maintenir un lien entre eux et les jeunes, le gouvernement avance ses pions sans vergogne avec la sinistre LPR. La recherche publique est sacrifiée, les virus se marrent !

Création d’une commission Sécurité Sociale à Solidaires 31

Lettre ouverte

A Toulouse, une enseignante, adepte des réseaux sociaux, dénonce impunément ses élèves d’UPE2A, primo arrivants dans notre pays. Ses propos sont nauséabonds. Notre réponse…

Pas en mon nom

Au cœur de la tourmente, une camarade hisse les voiles de la pensée « à contre-courant » dans un texte salutaire

Contre la répression, la solidarité est notre arme

Par des sanctions disciplinaires envers les militantes et militants syndicaux, le ministre tente de bâillonner par la peur les personnels et les élèves en ciblant les établissements scolaires dans lesquels la mobilisation contre les E3C a été forte

Acte 4 des sans papiers et #DeconfinonsLeursDroits

A contre courant, les sans-papiers le sont aussi. Ces « premièr.es de corvées » si mal remercié.e.s, ont marché sur Paris pour réclamer le droit de vivre sans la peur au quotidien : des papiers, un toit, leur part de dignité. A Toulouse, la campagne de solidarité « Déconfinons leurs droits, régularisez !» est lancée.