Lutte en REP+, des collègues se réapproprient leur temps de travail : ça commence la semaine prochaine !
Le 6 décembre, réuni.e.s en AG, les grévistes avaient pris plusieurs décisions, ça va désobéir !
Si le rectorat ne remettait pas en place immédiatement les journées de pondération, les écoles de la REP+ banaliseraient elles-mêmes un mercredi matin toutes les trois semaines à compter du 12 janvier. Jugeant qu’il leur est impossible de travailler dans de bonnes conditions sans les journées de pondération, les grévistes avaient défini un plan d’action collectif : aucune négociation possible, le rectorat était simplement informé de ce mode d’action.
Les réunions n’ont pas été remises en place, les collègues passeront à l’action mercredi 12 janvier prochain : ils et elles s’organiseront pour ne pas prendre leur classe et se réuniront, comme c’était normalement prévu avant la suppression des pondérations !
La raison de la colère:
Prétextant un manque de remplaçant.e.s au regard du Covid, les demis-journées de pondération ont été supprimées, dans un cadre plus global de destruction des REP+.
Depuis le printemps 2021, les collègues des écoles primaires de REP+ (notamment du secteur Mirail) s’organisent afin de lutter contre la destruction de l’éducation prioritaire.
Réforme de l’éducation prioritaire : le chantier de destruction des REP et REP + va démarrer.
En effet, le Covid a bon dos, les attaques orchestrées par le min-austère de Blanquer depuis l’arrivée au pouvoir de Macron sont nombreuses ; tout ce qui définissait l’éducation prioritaire, c’est-à-dire les moyens supplémentaires à celles et ceux qui ont le moins, disparaît : les RASED, le dispositif « plus de maître.sse.s que de classes », les effectifs réduits. En réalité la conjoncture n’est pas nouvelle, pas due à la crise, mais bien à la baisse de moyens constante depuis des dizaines d’années. Et le DASEN ment, en continuant de se cacher derrière la pandémie pour ne pas assumer qu’il est la courroie d’entraînement de la politique de casse du service public d’éducation.
Après avoir refusé de recevoir les représentant.e.s des écoles REP+ en grève, le DASEN ment (OKLM) dans la dépêche du midi.
Le droit aux réunions REP+ qui est défini par la loi Peillon de 2013 est tout simplement suspendu. On nous rétorque que tout le monde doit donner du sien dans cette période de crise sanitaire, qu’il n’y a pas d’autre solution. Sauf que comme d’habitude, qui doit donner du sien ? Les travailleur.euse.s ! C’est pareil dans tous les corps de métier. La crise sanitaire a permis au gouvernement de déréglementer le travail sous prétexte d’un effort collectif. Mais de l’autre côté de la barricade, les actionnaires réalisent des profits records et licencient sans effort ! Elles et eux n’ont pas l’air de trop mettre la main à la pâte (ni à la poche d’ailleurs). C’est le cas de Jean-Michel Blanquer qui, en pleine épidémie, s’est félicité d’avoir économisé sur le dos des enseignant.e.s.
Nous continuons de nous réjouir de la direction autogestionnaire qu’a pris cette lutte. Le syndicat SUD Educ 31-65 lui apporte tout son soutien et se tient prêt à mettre en œuvre tout moyen en sa possession (juridique, technique, …) pour l’accompagner !
Loi Rilhac-Loi réac! Prochaine RIS intersyndicale mercredi 19 janvier. Pour Sud-Educ 31-65, c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons : pour une direction collégiale !
Prochaine RIS intersyndicale mercredi 19 janvier, 13h30 à la bourse du travail.
L’analyse de Sud Education 31-65
Autorité fonctionnelle, la pression qui va monter.
On vous en parlait depuis plusieurs semaines, c’est désormais acté, les directeurs et directrices d’école vont désormais bénéficier d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le « bon » fonctionnement de l’école qu’il dirige. Ils et elles vont disposer d’une autorité fonctionnelle dans le cadre des missions qui leurs sont confiées.
D’après les décrets et les modifications adoptées par le sénat ce mercredi, ils et elles vont « participer à l’encadrement et à la bonne organisation de l’enseignement du 1er degré » ainsi qu’ être « chargés de missions de formation » qui seront définies par l’inspection académique.
Avec ce projet et les annonces faites par Macron à Marseille, le fonctionnement vertical dans les écoles va devenir la norme et la règle. C’est une attaque, avec de nombreux précédents, qui va changer profondément le cœur de notre métier. On peut imaginer la pression supplémentaire que vont subir les directrices et directeurs : non seulement il va falloir continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudra en plus, bien « manager » son équipe, s’assurer que les ex-collègues et futur.e.s subalternes rentrent bien dans les clous, voire participer à leur évaluation.
Évacuer les IEN pour laisser toute la place aux directeurs et directrices !
Au mois décembre 2020, un groupe de travail sur l’inspection se réunissait au ministère afin de projeter une réforme des corps d’inspection, avec comme objectif majeur, de fusionner le corps des IEN (1er degré) avec celui des IA-IPR (2nd degré).
La loi Rilhac va pouvoir s’appuyer sur cette réforme pour installer pleinement la logique du ministère : la mise en place au cœur des écoles du chaînon hiérarchique pour y mettre de l’ordre, en leur donnant les prérogatives des inspecteur.trice.s qui vont bientôt libérer le terrain.
Ce que ça va changer ? Y’a qu’à voir là où les chef.fe.s sont sur le lieu de travail des collègues !
Sud Education 31-65 porte un projet de direction collégiale, pour une école égalitaire et émancipatrice qui passe par :
- l’augmentation du temps de concertation sans augmentation du temps de travail
- un temps de décharge partagé entre les collègues d’une même école
- l’allégement des tâches administratives (surcharge administrative avec les multiples tableaux et enquêtes à remplir, relation avec les mairies et les IEN…)
- le recrutement de personnels formés et titularisés d’aide à la direction
- la mise en place de pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices
Grève interprofessionnel du 27 Janvier: dans l’éducation, tou.te.s dans la rue, derrière les AESH !
Jeudi 27 janvier, une journée de grève interprofessionnelle, du secteur public et du secteur privé, est appelée sur la question des salaires et de l’emploi. L’intersyndicale de l’éducation, dont SUD éducation, appelle tou.te.s les travailleur.euses de l’éducation à se mettre massivement en grève ce jour-là.
Battons-nous pour un statut !
Cette question des salaires et du temps de travail est indissociable de celle du statut. Le ministre Blanquer continue son dialogue de sourd en prétendant qu’il y a eu de nombreuses avancées ces dernières années : CDD de trois ans, CDIsation au bout de 6 ans. Pour SUD éducation, le ministère assume par là une précarité structurelle.
SUD éducation revendique un statut de la Fonction publique pour les AESH et la création d’un nouveau métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e. Les compétences et l’expérience professionnelle des AESH doivent être reconnues !
C’est une question de choix budgétaire : un statut pour les 129 000 AESH ne représenterait qu’une augmentation de 0,27% du budget de l’éducation nationale ! Quand on sait que le ministre Blanquer rend des millions d’euros depuis le début de son mandat.
Battons-nous pour l’école inclusive !
La reconnaissance professionnelle des AESH est indispensable à la réussite de l’école inclusive. Il y a 16 ans, la loi du 11 février 2005 a permis la scolarisation de milliers d’enfants en situation de handicap. SUD éducation défend sans détour une école inclusive, mais sans moyens ce n’est qu’un slogan : il faut des postes, de l’argent, de la formation ! L’accompagnement des élèves en situation de handicap est devenu un enjeu comptable ; le ministère cherche à rentabiliser les moyens existants avec la mise en place des PIAL, outil d’une mutualisation à marche forcée.
SUD éducation revendique des moyens pour l’école inclusive, l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation, une formation initiale et continue ambitieuse pour tous les personnels.
Battons-nous pour nos salaires !
Les augmentations misérables de salaire décidées en septembre par le ministère de l’éducation sont loin de nous satisfaire. Si celui-ci pensait calmer notre colère avec quelques dizaines d’euros c’est un pari raté ! Cette revalorisation n’est pas à la hauteur des enjeux : sortir 129 000 AESH de la précarité. Les temps incomplets imposés font que la majorité d’entre nous vivons sous le seuil de pauvreté.
SUD éducation revendique +400 euros pour les plus bas salaires et la reconnaissance d’un temps plein à 24h d’accompagnement pour les AESH.
Et la prime REP ? Face aux refus du ministère d’accorder la prime REP pour les AESH exerçant en éducation prioritaire, une centaine de collègues, accompagné·es par SUD éducation, ont attaqué leur employeur au tribunal administratif. Les dossiers sont en cours d’instruction. Si une décision victorieuse était prise, elle s’appliquerait à toutes et tous !
SUD éducation, aux côtés de l’intersyndicale, appelle les AESH à se mettre massivement en grève le jeudi 27 janvier 2021, journée de grève interprofessionnelle.
SUD éducation appelle les AESH à se réunir en assemblée générale pour préparer localement cette grève et à se rendre visibles dans les cortèges des manifestations du 27 janvier.
Constellations : non aux formations imposées !
Constellations ?
Depuis la rentrée 2020, un nouveau pas est franchi dans l’autoritarisme quant aux choix de formations. En effet, dans de nombreuses circonscriptions, les collègues se voient imposer des formations dites en « constellations ». Ce nouveau modèle de formation, initié par le ministère Blanquer est élaboré sur 6 ans :
– 1 an de « constellations » en français avec 18h de formation + 12h d’échanges et d’observations croisées ;
– 1 an de « constellations » en mathématiques, sur le même modèle que le français ;
– 4 ans d’animations pédagogiques classiques.
L’objectif étant de faire passer tous·tes les collègues en formation « constellations » sur 6 ans.
Cette formation en constellations intègre une analyse réflexive encadrée (par un·e IEN ou, le plus souvent, par un·e CPC) dans un groupe réduit d’enseignant·es, soit d’un même cycle, soit d’une même école (les modalités d’application varient).
Ces groupes d’enseignant·es sont « pilotés » par des conseiller·es pédagogiques qui n’ont souvent pas suffisamment de temps pour organiser cela convenablement. Il s’agit bien de mettre en œuvre les orientations conservatrices du ministre et de ses proches plutôt que de réfléchir sur les pratiques pédagogiques et sur leur mise en application dans les classes.
Les visites en classe prévues dans ces formations sont quelquefois vécues comme intrusive, alors que les ateliers de pratiques réflexives, quand ils ne sont pas subis mais choisis, peuvent être très formateurs.
Une formation indigente
Depuis des années, la formation continue des enseignant·es se réduit à peau de chagrin : manque de remplacement, réforme et appauvrissement de la formation initiale, volonté d’imposer la vision ministérielle du métier d’enseignant·e. Le manque de moyens et de volonté politique pour former les personnels de l’éducation sur leur temps de travail s’accroît.
Depuis l’arrivée du ministre Blanquer, le peu de formation se fait de manière de plus en plus autoritaire, avec une normalisation des pratiques qui va dans le même sens que les évaluations nationales et autres injonctions.
Même dans le cas des animations pédagogiques classiques (18h), dans plusieurs départements les formations sont imposées avec un choix qui se réduit aux mathématiques et au français.
On demande aux enseignant·es de s’inscrire sur les applications en ligne de type GAIA mais aucun choix n’est possible. Là encore, on remarque une grande disparité : dans certaines circonscriptions, il est encore possible de choisir dans la limite de quelques heures des modules de formation, autre que mathématiques ou français. Mais jusqu’à quand ce choix va-t-il encore être possible ?
En imposant des thématiques et bien souvent des démarches pédagogiques, le ministère tente encore une fois de mettre au pas les enseignant·es en limitant leur liberté pédagogique. Le ministre Blanquer continue ainsi d’imposer sa vision réactionnaire et autoritaire de l’école.
Pour SUD éducation, la formation ne doit pas être un lieu d’imposition de pratiques. Elle doit être fondée sur les besoins exprimés par les professionnels de terrain et les pédagogies alternatives et émancipatrices doivent avoir leur place dans les parcours de formation. La formation ne doit pas donner lieu à un « flicage » des « bonnes pratiques » dictées par le ministère.
SUD éducation revendique une formation continue de qualité, librement choisie et sur le temps de service.
SUD éducation revendique la liberté pédagogique des collègues.
SUD éducation rappelle que les enseignant-es du premier degré peuvent défalquer 3 × 3h de ces formations en participant à des réunions d’informations syndicales.
Service National Universel : Blanquer, arrêtez tout, personne ne veut du SNU !
Communiqué de Solidaires Jeunesses et Sport, et Asso-Solidaires:
Il y a quelques semaines, le Gouvernement a lancé une campagne de communication à destination des lycéen·ne·s pour les encourager à participer au Service National Universel. Le SNU est en phase de test depuis trois ans et la mise en place des Missions d’Intérêt Général (MIG) depuis cet été est un échec. Peu de missions sont proposées, elles n’intéressent pas les associations qui n’ont pas les capacités d’encadrer ce genre de « stage de découverte », n’en déplaise aux préfectures qui usent alors d’odieux chantages à la subvention pour arriver à leurs fins. Pour rappel, l’objectif 2021 de 25 000 jeunes en séjours de cohésion est loin d’avoir été atteint (à peine plus de 14 000 volontaires), les 50 000 jeunes visé.e.s en 2022 apparaissent dès lors comme un objectif irréaliste et c’est tant mieux !
Pour SUD Education 31-65 , le Service National Universel c’est :
Une opération de soumission de la jeunesse via une conception partisane et patriotique de l’engagement :
Il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.
Une main d’œuvre gratuite sous couvert de « mission d’intérêt général » :
Les jeunes du SNU sont utilisé.es pour remplacer des emplois hier occupés par des employé.e.s qui avaient un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes sont exploité.e.s, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles sont très vivement encouragé.e.s à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.
Des dépenses considérables :
6 milliards €/an, selon un rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !
Le renforcement de la militarisation, et une tentative de rendre attractifs les métiers de contrôle social (militaires, flics, matons, etc.)
Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande vise à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.
Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.
Mais c’est déjà le cas ! Et lorsqu’ils et elles le font, c’est la répression qui les attend !
Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.
Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?
Non au SNU ! Abrogation du SNU !
Nouvelles de la lutte des enseignant.e.s en Iran
En Iran, la lutte des enseignant.e.s dure depuis maintenant plus d’un mois et va en s’intensifiant ! Les revendications sont :
- Augmentation des salaires ;
- Libération des enseignants emprisonnés ;
- Satisfaction des exigences sur la Sécurité sociale et le système des retraites ;
- Fin des exclusions dans l’éducation nationale ;
- Arrêt de la privatisation de l’éducation et école gratuite et de qualité pour toutes et tous.
La répressions à laquelle iels font face est sévère et plusieurs enseignant.e.s sont derrière les barreaux.
SUD Education exprime son soutien internationaliste envers la mobilisation des enseignant.e.s iranien.ne.s !
Des articles plus détaillés sur le site du Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes auquel appartient Solidaires :
http://www.laboursolidarity.org/En-Iran-les-enseignant-es
http://www.laboursolidarity.org/28-decembre-un-grand-nombre-d