Evaluations CP, l’analyse de Sud Educ 31-65 pour un boycott et l’appel de l’intersyndicale à une action Mercredi 16 Mars, au rectorat.
L’intersyndicale éducation appelle les écoles à participer massivement à l’action contre les évaluations CP :
Dépôt des livrets d’évaluation devant le rectorat
Remise des motions des conseils des maîtres.ses
Manifester leur opposition à ces évaluations
MERCREDI 16 MARS à 12h30 devant le rectorat
L’analyse de Sud Education 31-65: boycott !
Les évaluations de mi-CP, qui devaient initialement se tenir la deuxième quinzaine de janvier, en pleine explosion de l’épidémie dans les écoles, avaient été reportées par Blanquer au soir du 13 janvier. Rien de faramineux, juste une mise en attente pour calmer les esprits.
Contre l’avis des organisations syndicales qui souhaitaient, au minimum, que ces évaluations ne revêtent pas un caractère obligatoire, le directeur général de l’enseignement scolaire a finalement annoncé que ces évaluations devraient se tenir une semaine après la rentrée des vacances d’hiver, de manière échelonnée selon les zones.
On savait le ministère obsédé par les évaluations nationales qu’il essaie chaque année de nous imposer au grand mépris de la liberté pédagogique et du savoir-faire des enseignant-es devenu-es de simples exécutant-es des lubies gouvernementales. Depuis 20 ans elles ont balayé tous les niveaux mais n’ont jamais fait l’objet d’une réelle analyse permettant aux enseignant-es d’adapter leurs pratiques.
Les résultats tombent chaque fois comme une photographie figée, faisant fi des contextes, de l’organisation de chaque école, de chaque classe, du rythme de chaque enfants. Ces dernier-ère-s sont réduit-es à des cerveaux modelables dont on mesure la capacité à s’adapter aux exigences purement scolaires. Qu’en est-il de leur vécu, leur motivation, leur désir d’apprendre ?
Le ministre trie les élèves avant même qu’ils et elles aient commencé à apprendre !
Comment prétendre personnaliser l’aide en classe, à partir de tests imposés d’en haut et de résultats sous forme de statistiques et de courbes ? Par le biais de ces évaluations, le ministère fait preuve d’une double considération : les élèves sont des machines à apprendre, les enseignant-es sont des machines à enseigner. À aucun moment l’élève n’est considéré-e comme un individu en tant que tel, apprenant au sein d’une communauté active et dans un contexte particulier. On ne prend en compte que ses résultats et performances individuelles. Rien ne concerne à la capacité des élèves à travailler en groupe. On ne peut mesurer avec du chiffre que des éléments quantifiables. Cette volonté de faire du quantitatif à tout prix révèle bel et bien l’idée que les pédagogies et les élèves ne sont pas les priorités des réformes mises en oeuvre par le système éducatif. L’unique objectif est la standardisation des pratiques, l’uniformisation institutionnelle des savoirs, préparant nos élèves au monde de l’entreprise en bonne et due forme. Un catalogue de compétences validées et révélées chaque année que les entreprises pourront consulter librement. On n’est pas bien là ?
Pour SUD éducation, la seule façon de personnaliser l’aide aux élèves, ce sont des conditions de travail correctes et la confiance dans nos savoir-faire. Et non l’évaluation de nos performances !
La compeeeeeet’ !
Dans un contexte d’autonomisation et de mise en compétition accrue des établissements, l’objectif poursuivi est clair : classer les établissements, les écoles et les équipes pédagogiques en fonction des résultats et préparer leur mise sur le marché. Loin d’être réservées à un usage interne, ces mesures imposent une « culture du résultat » qui permet de distribuer les bons et les mauvais points aux équipes enseignantes et aux établissements. Tout ceci va très bien avec les réformes en cours, la machine est fort bien huilée :
- En REP, réforme de l’attribution des moyens, selon les projets de l’établissement
- Expérimentation de l’évaluation d’école, mise en place au 1er trimestre 2022
- Loi Rilhac, avec mise en place d’un échelon hiérarchique au sein même de l’école avec la volonté d’un recrutement local des enseignant-es, dociles et obéissant-es si possible !
De leur côté, les élèves, devenu-es auto-entrepreneur-euse-s de leur scolarité dans le cadre de la réforme du lycée, n’ont plus qu’à choisir les « meilleurs » lycées… s’ils et elles en ont les moyens, ou à rester dans les « plus mauvais ». Chacun.e à sa place !
Evaluations et fichage, les deux faces d’une même pièce.
Une fuite au ministère a permis d’apprendre que l’intégralité des données produites par les évaluations nationales sont stockées et traitées par l’infrastructure de l’entreprise multinationale Amazon, en dehors du territoire et donc hors de portée des juridictions françaises.
Après la signature d’un “partenariat” avec Microsoft sous le précédent gouvernement, le ministre livre des données sensibles de toutes et tous les élèves qui passeront ces évaluations. Il prétend que les données sont anonymisées, mais elles sont corrélées avec l’adresse des écoles dans lesquelles elles sont passées. Nul doute qu’à l’instar d’autres multinationales qui proposent déjà ce type de dispositif, Amazon sera en mesure de proposer de nouveaux contrats lucratifs à l’Éducation Nationale à l’aide de toutes ces données livrées gracieusement par le ministère.
Il y a deux ans, le Directeur du numérique pour l’éducation du ministère a été embauché par Amazon. Le pantouflage dans le privé porte manifestement ses fruits.
Boycott des évaluations nationales !
SUD éducation rappelle son opposition à ces évaluations nationales imposées par la hiérarchie et appelle les personnels à ne pas les faire passer ou à ne pas les faire remonter. Ces évaluations nationales sont incompatibles avec les valeurs et les pratiques d’une école égalitaire, émancipatrice et autogestionnaire que nous promouvons.
Nous appelons les conseils des maître-sses et les établissement à se prononcer collectivement sur le refus de ces évaluations.
Ne laissons pas les enseignant-es concerné-es par la passation de ces évaluations seul-es face à ces attaques.
Un refus collectif aura d’autant plus de poids ; organisons-nous !
Campagne #déconfinonsleursdroits
RESF appelait ce mercredi 9 mars à un rassemblement devant la préfecture pour la régularisation des familles sans papiers.
Une centaine de personnes ont répondu à cet appel (et autant de policiers, voire plus !). Associations et syndicats ( FSU, CGT Educ, Solidaires 31, Cimade, LDH…) ont pris la parole pour exprimer toute leur solidarité avec les réfugié.es et immigré.es sans papiers, quels que soient leur pays d’origine. Des écoles mobilisées sur la question ont apporté des témoignages de soutien aux familles menacées par une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Une réfugiée ukrainienne a parlé avec beaucoup d’émotion de la situation de guerre qui l’a poussée à fuir son pays avec sa famille. Une jeune élève d’origine albanaise a aussi pris la parole pour raconter son quotidien d’enfant sans papiers, l’importance de l’école, la peur des contrôles d’identité de la police à Jean Jaurès quand elle rentre chez elle, celle de la menace d’une expulsion vers un pays dont elle ne se rappelle plus…
Pour que tous les enfants puissent aller à l’école sans la peur au ventre, plus que jamais soyons solidaires ! Régularisations de tous les sans papiers ! De l’air, ouvrez les frontières !
Moratoire sur les démolitions au Mirail
Rassemblement-Débat le samedi 12 Mars, à 15h,
Place Abbal, métro Reynerie
Maintien des habitants dans leurs logements !
Pas de déménagements forcés !
NOUS NE SOMMES PAS DE LA POUSSIÈRE QUE LES « DÉCIDEURS POLITIQUES » PEUVENT DÉPLACER À LEUR GRÉ.
Les démolitions d’immeubles et la destruction de notre quartier doivent cesser !
Nous ne voulons pas être éloigné(e)s de la ville : une ville sans tous ses habitants, sans ses enfants, sans ses jeunes est une ville réservée à quelques- uns, triés sur le volet !
Le logement, c’est quelque chose d’important dans la vie des gens. C’est pour cela qu’avant de démolir des immeubles et des quartiers entiers, on doit vraiment regarder ce que les gens veulent et disent de leur vie là où ils sont.
Par exemple au Mirail, à Reynerie et Bellefontaine, nous sommes nombreux à dire qu’il faut arrêter les démolitions des logements sains et spacieux et qu’il faut plutôt les rénover (voir à ce sujet le dossier établi par un collectif d’architectes). Nous disons cela car nous voulons rester dans nos quartiers, dans nos appartements. En ce moment sur la ville la Mairie procède à des destructions un peu partout et cela quel que soit l’avis des gens concernés. Ce ne sont pas les réunions appelées « concertation » qui nous ferons dire le contraire : dans ces réunions les responsables viennent expliquer ce qu’ils ont décidé, ils ne prennent en compte aucun avis différent, ce n’est pas négociable sur le fond ! En réalité, il ne s’agit pas de concertation, mais d’une façon de mettre les gens devant le fait accompli en déguisant le fait du Prince (« j’ai décidé, donc c’est bien ») en consultation « démocratique ».
La preuve : quand une enquête d’utilité publique conclut qu’il ne faut plus détruire mais rénover, la Mairie s’empresse d’en commanditer une nouvelle qui va dans son sens (enquêtes de 2017 et 2021 au Mirail, disponibles pour qui le veut).
Nous habitants du quartier tenons à dire qu’il faut respecter chaque personne. Locataire ou propriétaire, nous avons des droits ! Chacun, chacune de nous peut dire : je suis là, j’existe, j’ai des droits!
Nous ne sommes pas de la poussière que la Mairie, la Métropole ou les Conseils Départementaux et Régionaux peuvent déplacer selon leur bon vouloir. La ville est avant tout celle des habitants, quels qu’ils soient, quel que soit le niveau social, l’origine, la religion etc… Entendre un responsable politique dire « il faut changer les têtes » pour justifier les démolitions c’est très grave : c’est un manque de respect et de considération des habitants, c’est un acte de mépris que nous n’acceptons plus.
Qu’il s’agisse de la mixité sociale (qui existe déjà dans le quartier), du « désenclavement » (alors que le Mirail est un des quartier de la ville des mieux desservis par les transports publics et le réseau routier) ou de la « lutte contre la drogue » (ce n’est pas le béton qui deale ! Et on sait tous maintenant que les lieux de deal sont liés aux décisions de la Préfecture), tous ces arguments, répétés en boucle par les décideurs politiques et notamment la mairie, ne sont pas des raisons valables pour détruire tout un quartier !
La vie réelle des gens, c’est autre chose que des idées toutes faites !
Il faut la respecter ! Chacun(e) doit être compté(e) : un habitant = un habitant !
Venez en débattre, dire ce que vous pensez, venez au Rassemblement- Débat du 12 Mars.
L’Assemblée d’Habitants de Reynerie Toulouse, le08/02/2022
assemblee.habitants.reynerie@gmail.com
Des associations et organisations appellent aussi à ce rassemblement : Collectif d’architectes ; CNL31 ; DAL31; CLRR; SUD éducation…
Le communiqué commun, c’est par LÀ
L’extrême droite de Le Pen à Zemmour est un danger pour l’école publique…(la droite tout court aussi)
À l’approche des élections présidentielles, l’extrême droite est quasi omniprésente dans les médias : Zemmour et Le Pen imposent les termes du débat public.
D’une part, l’extrême droite impose sa vision du monde qui repose sur la peur et la haine de l’autre : les personnes immigrées, musulmanes, juives ou LGBTI… et l’exaltation d’une “nation française” entendue comme excluante. D’autre part, la progression de l’extrême droite et la diffusion de ses idées réactionnaires dans la société encouragent l’action des groupes d’ultra-droite violents : depuis 2017, neuf attentats terroristes, dont trois depuis août 2021, ont été déjoués et leur menace est grandissante. Ces groupes violents appellent à s’en prendre à des lieux de culte (mosquées et synagogues), à des lieux qu’ils associent à l’immigration, ou à des lieux « de gauche », des personnalités politiques ou encore dernièrement des centres de vaccination.
20 ans après les manifestations anti-Le Pen, les candidat·es d’extrême droite se sont hissé·es en haut des sondages d’opinion.
SUD éducation décrypte leur programme pour l’école.
Le dossier complet, c’est par ICI
Le Collectif Palestine Vaincra officiellement dissout ira au Conseil d’État
Mercredi 9 mars 2022, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin vient d’annoncer sur Twitter, la dissolution du Collectif Palestine Vaincra pour « appel à la haine, à la violence et à la discrimination ». Nous sommes scandalisé·e·s par cette décision purement politique et dénonçons une attaque en règle pour délit d’opinion ! Durant trois années, le Collectif Palestine Vaincra, en soutenant le peuple palestinien, a clairement affiché et défendu ses positions antiracistes et anticolonialistes et souhaite les réaffirmer ici. À travers cette attaque scandaleuse et ces accusations abjectes, Emmanuel Macron et le gouvernement cherchent à bâillonner l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine et poursuivent leur soutien inconditionnel à Israël et à la colonisation illégale de la Palestine.
La dissolution qui touche aujourd’hui le Collectif Palestine Vaincra est un pas de plus dans la criminalisation du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Et c’est bien l’ensemble des organisations anticolonialistes et antiracistes qui sont visées aujourd’hui. Plus que jamais nous devons faire front contre cette offensive liberticide gravissime et cette atteinte aux droits les plus élémentaires de la liberté d’expression. Le Collectif Palestine Vaincra est aujourd’hui dissout mais le combat continue puisque nous irons prochainement nous défendre au Conseil d’État. Nous appelons donc l’ensemble des organisations, collectifs et individu·e·s à se mobiliser pour dénoncer une fois de plus cette dissolution ! Le Collectif Palestine Vaincra invite tous ses soutiens à organiser des actions et rassemblements dans les jours à venir ! Nous ne cèderons pas !
Vive la lutte du peuple palestinien !
Palestine vivra, Palestine vaincra !
Le Collectif Palestine Vaincra
International
Ukraine
L’actualité internationale est plus que morose, nous n’avons pas besoin de rappeler les événements en Ukraine mais SUD Éducation 31-65 tient à soutenir l’ensemble des populations qui pâtissent de ces conflits entre États capitalistes et impérialistes. Des milliers de mort.e.s, des millions de déplacé.e.s en Ukraine à cause de ce conflit, 13 000 russes emprisonné.e.s (https://ovdinfo.org/) pour avoir manifesté leur opposition à cette guerre… Rappelons qu’iels risquent jusqu’à 15 ans de prison. N’oublions pas non plus que des millions de déplacés climatiques, économiques ou politiques se confrontent depuis plusieurs années aux Etats racistes qui les persécutent. L’accueil des immigré.e.s ne doit subir aucune discrimination (de religion, de nationalité, etc.).
Nous relayons les communiqués de l’Union syndicale Solidaires et du réseau syndical international de solidarité et de lutte dont Solidaires est membre :
https://www.laboursolidarity.org/Stop-a-l-agression-russe-en
Hongrie
Voilà ce qu’un gouvernement d’extrême droite peut faire face au mouvement syndical. En Hongrie, Viktor Orbán a fait passer une loi qui restreint grandement le droit de grève des enseignant.e.s (une grève prévue le 16 mars a notamment été interdite). Les enseignant.e.s demandent à ce que cette loi soit abrogée au plus vite et si cette revendication n’est pas satisfaite, iels appellent à entrer en désobéissance civile.
Des collectifs de soutien commencent à se monter. Soutenons les enseignant.e.s qui se mobilisent pour leur droits et contre un Etat fasciste.