Interdictions en masse : criminalisation du soutien à la population gazaouie.

Depuis plus d’une semaine, Israël bombarde la bande de Gaza et impose à la population gazaouie des conditions de survie inhumaines. Au soir du 16 octobre, 2 785 personnes tuées dont 795 enfants et 11 journalistes, 11 600 blessés, et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri. Du fait du blocus, la population se retrouve privée d’électricité, d’internet, de vivres, de médicaments et même d’eau potable. Ce qui a lieu en ce moment constitue des crimes de guerre. L’historien israélien, spécialiste de l’holocauste, Raz Segal dit que selon la convention des nations unies, 5 crimes de guerre sont définis et qu’Israël est en train d’en commettre trois. L’Etat français cautionne ces crimes de guerre et tente de museler toute initiative de solidarité envers la population gazaouie.

Les crimes de guerre qu’a commis le Hamas sur des civil.es sont bien sûr ignobles (comme il y en a eu dans toutes les guerres décoloniales) et la riposte israëlienne constitue une punition collective. La population de Gaza n’est pas le Hamas et c’est bien la population de Gaza qui est bombardée.

Tout comme Gaza n’est pas le Hamas, la population française n’est pas le reflet de la position du gouvernement français de soutien inconditionnel à Israël. Il est normal de s’émouvoir du sort des gazaoui.es et il est normal de vouloir manifester ce soutien par des marches ou des rassemblements.

Mais, ceci est impossible en France : le soutien à Gaza (ou à la Palestine en général) est criminalisé en France, par Darmanin et par les préfets qui interdisent tout événement pouvant avoir un lien avec la situation palestinienne. Rien qu’à Toulouse, ont été interdits :

  • le rassemblement pour dénoncer le blocus de Gaza du 12 octobre
  • la marche de commémoration du 17/10/61 du 17 octobre (selon l’arrêté préfectoral d’interdiction : « la tenue d’une manifestation de soutien au peuple palestinien [même si cette marche devait rendre hommage aux victimes algériennes de la colonisation…], organisé de surcroît par un collectif connu pour revendiquer et prôner des idées et des discours soutenant des organisations terroristes et légitimant le recours à la violence constitue, en elle-même, une atteinte à la dignité humaine et un trouble à l’ordre public »)
  • la manifestation à Lannemezan pour demander la libération du prisonnier politique Georges Ibrahim Abdallah du 21 octobre

A notre connaissance, il n’y a qu’en France que les manifestations en hommage aux victimes palestiniennes des bombardements sont interdites. En Angleterre, en Espagne, aux Etats-Unis, en Australie, ces manifestations pacifiques ont pu se dérouler sans encombre. A Washington, une manifestation de personnes de confession juive a encerclé et bloqué la Maison Blanche, envahi le congrès, pour demander de mettre fin au soutien américain au système d’apartheid israélien et exiger l’égalité, la justice et un avenir prospère pour tou.tes.

Nous avançons à grands pas vers un avenir brun, pour le gouvernement, l’extrême-gauche est terroriste, les luttes écologistes sont terroristes et maintenant, le soutien à la Palestine est devenu également terroriste. Toute opposition aux décisions étatiques et même, maintenant, au discours étatique, est criminalisée.

La liberté d’expression et de manifestation sont des libertés fondamentales, l’Etat les bafoue !