Une rentrée en trompe l’œil !
C’est bien connu, « quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » Macron et Attal nous prendraient-ils pour des imbéciles ? Et pire, se prendraient-ils pour des sages ??
Comme en réponse à la perte progressive du pré carré de la Françafrique, aux manifestations massives contre le report de l’âge de la retraite, aux émeutes des quartiers populaires, Macron (formé au lycée privé catholique « La providence ») et Attal (passé par « l’école alsacienne », privée et ultra élitiste) ont décidé de frapper fort là où ils le pouvaient encore : Sur l’école. Facile pour eux, pas besoin de lois ou de 49,3 : Circulaires et décrets suffisent. Les personnels, les familles et les jeunes n’ont qu’a bien se tenir.
Tout en continuant à organiser le chaos propice à la destruction du service public d’éducation national, le président et son ministre importent sur le terrain scolaire leur autoritarisme et leur mépris d’un autre âge.
Leurs annonces martiales (ou ce qu’ils voudraient qu’on regarde ):
Un arsenal visant à stigmatiser les élèves supposées musulmanes et leur contrôle, survivances de l’idéologie coloniale, qui entend administrer le corps des femmes et « reciviliser » la jeunesse des quartiers populaires :
– « L’exclusion temporaire de cinq jours pour les élèves perturbateurs, l’atteinte aux principes de la Laïcité, les violences, etc… » (décret sur le harcèlement scolaire, circulaire sur les tenues…).
– Le retour en force de « L’instruction civique », comme matière essentielle.
– Le retour à l’école dès le 20 août pour les élèves « en difficulté » et l’ouverture des collèges de 8H à 18H.
Un formatage des esprits :
– La multiplication des évaluations ou « test de positionnement » du CP à la seconde préparant au tri sélectif final de parcoursup.
– Le Service National Universel intégré en classe de seconde dès 2024 .
La mise au pas des personnels de l’éducation nationale:
– Le décret d’application de la Loi Rilhac, publié le 14 août 2023, qui renforce le poids des directeurs et directrices dans le fonctionnement des écoles et leur confère une « autorité sur toutes les personnes présentes dans l’école pendant le temps scolaire ».
– Le Pacte Éducation nationale qui « offre » aux enseignants la possibilité de devenir eux-mêmes des remplaçant.es en travaillant plus mais qui ne peut que les exposer à porter la responsabilité des dysfonctionnements liés aux absences en cas de refus.
– La création de 2 100 « bureaux des entreprises pour renforcer les liens entre le lycée professionnel et les entreprises de son territoire ».
– la répression anti syndicale toujours en cours (Kai Terada, Hélène Careil ou Christine Gorce…).
– l’extension des fermetures d’établissements qualifiés de ghettos sous couvert de « mixité sociale » et les « expérimentations locales» douteuses portées par la droite extrême comme le port de l’uniforme.
Les réalités du terrain (pour qui sait regarder la lune)
– Plus de 3000 postes non pourvus après concours, 1500 suppressions de postes.
– Précarisation continue avec le recours aux contractuel·les pour boucher les trous.
– Bas salaires, conditions de travail dégradées par le manque de moyens et les réformes successives.
Ce qu’on veut (ou comment aller décrocher la lune ?!)
– Des vrais moyens pour recruter des personnels afin de baisser le nombre d’élèves par classe, d’assurer les remplacements et de garantir un accompagnement médico-social des élèves.
– Des salaires décents pour toutes et tous, précaires ou titulaires. Égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels.
– Des statuts pour tous les personnels AESH, remplaçant.e.s, vie scolaire.
– Arrêt des cadeaux faits à l’école privée et aux entreprises dites partenaires de l’EN.
– Des efforts massifs en faveur des quartiers populaires : réintégration des lycées dans l’éducation prioritaire, baisse du nombre d’élèves par classe, recrutement de personnels.
– Abandon de l’ensemble des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et un plan d’urgence pour l’Éducation.
Reprenons le chemin de la lutte collective pour une école
publique, émancipatrice, égalitaire, démocratique, solidaire, réellement inclusive.
« Il faut toujours viser la lune car même en cas d’échec, on atterrit au milieu des étoiles. » Oscar Wilde
le tract mis en page : ici