Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans
Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.
La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.
Des dépenses considérables : 6 milliards €/an, selon un rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !
Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.
Ni obligation, ni généralisation, arrêtons son expérimentation !
Le gouvernement parle aujourd’hui de 2 milliards. C’est toujours énormément d’argent gaspillé !
Le gouvernement a peur des jeunes !
Il prévoit la généralisation du Service national universel, en le systématisant à tous les jeunes des classes de Seconde ou de Première CAP et en l’organisant sur le temps scolaire. Le gouvernement refuse de prononcer le mot mais cette « généralisation » serait bien une obligation ! Le président de la République avait prévu d’annoncer début janvier le caractère obligatoire du SNU ; puis ce fut février, puis mars, maintenant en avril et juin … La raison ? Sa crainte de la mobilisation massive de la jeunesse, alors que celle-ci s’inscrit déjà dans le mouvement social d’ampleur qui s’oppose à la contre-réforme détruisant nos droits relatifs à la retraite !
Militarisation de la jeunesse pour renforcer la militarisation de la société
Depuis l’été dernier, le SNU est passé sous le contrôle conjoint du ministère de l’éducation nationale et celui des armées. Le 20 décembre 2022, le président déclarait : « je sais pouvoir compter sur les militaires et les anciens militaires pour faire face au défi de renforcer les forces mo rales de la nation, en particulier de la jeunesse ».
Mais de quelles « forces morales » parle-t-on lorsqu’on en charge « les militaires et les anciens mili taires » : Le colonialisme que l’armée française défendit ardemment durant des années, à travers le monde, par les occupations militaires, les viols, la torture ? Ce colonialisme que l’armée est toujours chargée de protéger en Afrique et aussi aux Antilles ou en Kanaky par exemple ? Mais peut-être que ces « forces morales » des anciens militaires sont l’aide aux coups d’état fascistes, comme ce fut le cas en Amérique latine naguère ? A moins qu’il s’agisse de l’obéissance à l’ordre établi, de l’absence de libertés démocratiques, du respect stupide des hiérarchies, qui sont parmi les caractéristiques de l’armée ? Mêler la morale et l’armée, relève de l’ineptie !
Derrière les propos et projets présidentiels, c’est une sévère reprise en mains de la jeunesse qui s’organise ; Le SNU en est un des outils. Nous refusons cette politique militariste (413 milliards pour la loi de programmation militaire) et réactionnaire. Le personnel de l’Education nationale ou de Jeu nesse et Sports ne sera pas complice !
Uniforme, réveil, 6h30, lever du drapeau, Marseillaise « donnent un cadre à chaque journée » expli quait le ministère dans sa note brièvement rendue publique en décembre, avant d’être rapidement retirée du site gouvernemental. Le titre de cette note que notre Collectif Non au SNU évoquait dans un communiqué du 11 décembre ? « Foire aux questions Post annonce SNU obligatoire » ! On comprend mieux sa rapide disparition.
Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.
Mais c’est déjà le cas !
Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !
Non au SNU ! Abrogation du SNU !
Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB, Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Unjourlapaix, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Arc en ciel théâtre réseau coopératif. Collectifs locaux unitaires Non au SNU Loire-Atlantique, Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée…
Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net
Les jeunes n’en veulent pas
Du 13 au 25 février, se tient le premier séjour de cohésion de l’année 2022. Les deux autres
auront lieu en juin et en juillet. Pour février, l’objectif ministériel était d’avoir 4 000
volontaires. Le site du ministère annonce que « 31 centres répartis dans la France entière
accueilleront 3 000 volontaires ».
Un quart en moins, par rapport aux prévisions gouvernementales !
Déjà en 2021, le gouvernement avait dû revoir sa copie à la baisse. Pourtant, il n’avait pas
lésiné sur les moyens : un nombre considérable de ministres furent mis à contribution pour
aller chercher ces jeunes volontaires, à grand renfort de réunions organisées dans les
départements.
En 2021, leur objectif était de 25 000. Il y en a eu 14 653.
Un autre élément l’illustre à quel point le gouvernement peine à convaincre les jeunes : le
ministère se glorifie du fait que « 90% des volontaires 2021 adhèrent au dispositif ». Donc,
alors qu’il s’agit uniquement de jeunes qui s’étaient inscrits d’eux-mêmes :
Plus de 1 500 volontaires de l’an dernier n’adhèrent pas au dispositif
Agissons contre le SNU !
Les organisations membres du collectif poursuivent le travail d’information sur la réalité du
Service national universel. Les collectifs locaux agissent pour sensibiliser les jeunes, les
parents, les enseignantes et enseignants, les éducatrices et éducateurs, etc.
Sud Education 31-65 contre le SNU parce que nous sommes antimilitaristes !
Notre 4 pages-L’armée à l’école : Petit guide pour comprendre et éradiquer un fléau multi-centenaire