1) Réouverture des écoles le 11 mai, où comment leurs profits valent plus que nos vies!
Lundi 13 avril, le patriarche a annoncé la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai…
On s’est d’abord demandé.e si c’était sérieux, et puis on s’est vite rappelé.e que le gugus fait rarement dans l’humour (quoi que l’ironie…). Alors voilà, c’est pas une blague, les écoles reprennent dès le 11 mai, les 12 millions d’élèves reviennent sur les bancs contaminés de l’école, les AESH, ATSEM, contractuel-le-s et enseignant-e-s reviennent dans les classes contaminées, les agent-e-s de la municipalité décontamineront en se contaminant quotidiennement et les parents d’élèves reviendront chercher leurs enfants contaminé.e.s et se contamineront. Et puis tout le monde se contaminera dans ce panier de contamination (et dans le meilleur des mondes). Ceci n’est pas un jeu de langue c’est bel et bien l’absurdité à venir.
Il parait que l’économie doit reprendre, que les profits doivent à nouveau fleurir et que les dividendes doivent tomber. Aaaaaaaah ben si c’est ça alors…fallait le dire plus tôt! L’épidémie prime sur toutes autres considérations, oui oui oui !
-> Pour SUD éducation, le ministre et le gouvernement sont une nouvelle fois en-dessous de la réalité de la situation.
-> SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas.
-> SUD éducation veillera au respect des droits des personnels dans la période et à l’égal accès des élèves à l’enseignement.
-> SUD Education réclame toutes les garanties nécessaires.
-> SUD Education dénonce les propos irresponsables de Jean-Michel.
Certain.e.s collègues ont déjà réagi à ces annonces et refusent de reprendre dans de telles conditions, c’est le cas à Dijon, où des collègues réuni.e.s en AG ont écrit cette lettre.
2) Les quartiers populaires en première ligne!
Face à la gestion « catastrophique voire criminelle » de la crise, un large collectif de citoyens exige que soient prises des mesures d’urgence pour protéger ces populations, « bouc émissaire facile d’un pouvoir aux abois ». Vous trouverez ici la totalité d’une tribune, parue dans Mediapart le 14 avril. En voici un extrait:
Depuis le début de cette crise, les personnes issues de l’immigration et des quartiers populaires sont en première ligne face à cette épidémie. Ils sont dans le milieu de la santé, dans les maisons de retraite, les Ephad, les hôpitaux ; ce sont les aides-soignantes, les ASH, les infirmières, etc.
On les retrouve également dans les professions essentielles à la vie de la population : agents de nettoyage, cheminots, traminots, caristes, magasiniers, livreurs, caissières, etc. Ces personnes des quartiers populaires sont également contraintes par la pression du gouvernement et des patrons à travailler dans des entreprises non essentielles à la vie du pays pendant l’épidémie, comme dans le bâtiment, l’automobile ou l’industrie métallurgique, les mettant ainsi en danger.
Voilà la manière dont sont traités les gens issus de l’immigration vivant dans les quartiers populaires, criminalisés dans la rue comme dans les médias, alors qu’ils paient souvent un plus lourd tribut face au Covid-19.
La restauration scolaire et les aides sociales
La restauration scolaire a fermé en même temps que les écoles. Pour les familles au revenu le plus faible, le repas du midi était le repas essentiel de leur journée, car complet et équilibré. De plus, le coût de ce repas était largement pris en charge soit par les CCAS grâce à des tarifs sociaux dans le premierdegré, jusqu’à la gratuité selon les situations, soit par l’intervention des fonds sociaux en collège et lycée.
Désormais, le coût de ce déjeuner est assumé intégralement par les familles. Le risque est réel que les élèves ne soient plus en mesure de consommer au moins un repas correct par jour.
Dans la crise sanitaire que traverse le pays, il semble indispensable que le système de solidarité continue à fonctionner pleinement.
Lettre complète de SUD Education écrite au ministre à retrouver ici.
3) SUD Educ et SUD Santé lancent une campagne de collecte
Laissé à l’abandon de longue date comme tant d’autres services publics, l’hôpital subit de plein fouet la crise sanitaire en cours comme de nombreux établissements médico-sociaux et les EHPAD.
Dans plusieurs villes en France, des sections SUD Santé-Sociaux ont lancé des appels à l’aide pour se procurer dans leurs hôpitaux ou leurs EHPAD des produits de première nécessité pour continuer à soigner : gants, masques , surblouses, blouses, gels hydroalcooliques …
Nous savons que dans les écoles, les collèges, les lycées, les universités nous pouvons trouver une partie de ces produits. Qu’ils soient dans les restaurants scolaires et universitaires, les laboratoires, les lycées professionnels, les infirmeries : ces produits sont actuellement inutiles mais peuvent aider à ou contribuer à sauver des vies.
Nous lançons donc un appel aux personnels de l’éducation : sollicitez vos établissements, récupérez tout ce qui peut servir :
- gants stériles et non stériles de toutes les tailles
- masques chirurgicaux mais aussi FFP2
- surblouses à usage unique
- boston
- charlottes
- seringues stériles
- tubulures
- solution hydroalcoolique
- visières
- Surchaussures
- Lunettes de protection en plastique
Nous avons en nous les ressources pour répondre à l’urgence sanitaire comme à l’urgence sociale mais ce n’est pas à nous de payer cette crise. Ce n’est pas de la cagnotte de M. Darmanin dont nous avons besoin, c’est de la réquisition de toutes les entreprises produisant les biens de 1ère nécessité et de la taxation des plus riches !
-> communiqué complet à retrouver ici
4) Les avortements ne peuvent attendre: pour une loi d’urgence !!
Dans cette période de confinement, que deviennent les Droits des femmes à obtenir selon la loi une IVG, dans les délais légaux, à proximité de leur domicile, ou une première contraception, ou un changement contraceptif pour intolérance à celui utilisé ?
Certains établissements hospitaliers et certains centres de planification n’assurent plus leurs missions dans ce domaine, soit pour prioriser les soins aux personnes atteintes gravement par le coronavirus- avec la fermeture des créneaux de bloc opératoire pour les IVG instrumentales
-, soit par manque de matériel de protection pour le personnel d’accueil et soignant.
Des mesures d’urgence doivent être prises car les IVG ne peuvent attendre plusieurs semaines.
Le Collectif Avortement en Europe les femmes décident, qui regroupe de nombreuses associations féministes, syndicats et partis politiques, réclame :
– le maintien obligatoire de l’activité d’IVG et de fourniture de contraceptifs, selon des modalités adaptées à cette période ;
– la fourniture de masques et de gels hydroalcooliques aux structures concernées pour qu’elles puissent continuer à fonctionner ;
– que le délai pour pratiquer une IVG soit allongé du nombre de semaines que durera le confinement
– que l’obligation du deuxième rendez-vous pour les patientes mineures, pour lesquelles sont prévus deux rendez-vous à 48h d’intervalle, soit supprimée;
– que toute femme demandant une IVG dans la période actuelle trouve une solution de proximité, quels que soient son lieu de résidence, sa couverture maladie, avec ou sans droit au séjour.
Les droits des Femmes n’ont pas à payer le prix des conséquences de l’épidémie !
-> pétition à signer ici
5) Habitants et sans-logis laissé-e-s pour compte
Des centaines de milliers de locataires se demandent comment ils vont payer leur loyer ou leur traite fin avril et les mois suivants. Déjà, beaucoup, n’ont pas été en mesure de le/la payer en mars.
Depuis le début de la crise, à mesure que le Gouvernement lâche des dizaines de milliards pour les entreprises, le Ministre du Logement ne cesse de répéter aux bailleurs, aux agents immobiliers, aux notaires, aux banquiers, aux BTP, aux investisseurs, qu’il n’y aura pas de moratoire.
Il prend le risque de mettre à la rue massivement dès l’automne prochain les locataires en galère, d’autant plus que la récession et la montée massive du chômage s’annoncent.
Il existe une autre solution pour éviter cette tragédie sociale : prononcer un moratoire des loyers, des traites et des sanctions judiciaires, pour celles et ceux en incapacité de régler leur quittance ou leur échéance.
De plus, des centaines de milliers de locataires ont été l’objet ces dernières années d’un jugement prononçant un échéancier avant l’épidémie. Même s’ils ont réglé leur dette, beaucoup peuvent être mis à la rue sur simple décision du bailleur s’ils ratent un seul loyer. Il sont aussi très nombreux à affronter une procédure d’expulsion engagée avant le confinement… Dans les deux cas, la procédure d’expulsion suit son cours, jusqu’à une mise sur le trottoir à partir du 1er juin, sans même attendre la fin de l’état d’urgence sanitaire, s’il est prolongé au delà.
Il faut un moratoire pour :
- suspendre les loyers, traites, sanctions judiciaires et financières des habitants en difficulté ;
- effacer les dettes par une instance judiciaire accessible ou/et par un financement d’État ;
- – suspendre toutes les procédures d’expulsion en cours et ses effets irrémédiables ;
Il faut aussi : l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers et la hausse des APL, la réalisation massive de vrais logements sociaux, la réquisition des logements vacants, l’application et le respect des droits des sans abris et des mal logés…
Face à l’irresponsabilité du gouvernement, un mouvement citoyen se met en place pour exiger ce moratoire. Même confinés, on peut agir !
-> pétition à signer ici
6) Révolte au centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot
Les centres de rétention administrative (CRA) qui emprisonnent des étranger-es n’ont pas été tous évacués avec l’épidémie. A ce jour près de 170 personnes seraient encore détenues.
Le ministère de l’Intérieur continue à enfermer les personnes retenues dans des conditions indignes, et des cas d’infection au Covid 19 sont déjà avérés comme au CRA de Vincennes. La Cimade, qui intervient dans les CRA pour l’accès aux droits et qui donc peut veiller à ce qui s’y passe a suspendu ses permanences physiques depuis le 16 mars.
Ce dimanche 12 avril, les détenu-es des CRA de Mesnil Amelot et de Vincennes ont manifesté dans le centre au cri de « liberté » avant d’être réprimé-es : confiscation des portables, tabassages, transfert vers d’autres CRA, l’Etat policier a, une fois de plus, durement réprimé ces personnes dont le seul délit est de ne pas avoir de papiers.
Resf 77 a contesté les affirmations du préfet de la Seine-et-Marne sur les mesures de protection mise en place dans le CRA de Mesnil-Amelot alors qu’une quarantaine de personnes y étaient encore détenues au 10 avril. Le nombre exact de 47 personnes a été confirmée depuis à la l’AFP par la préfecture elle-même.
Rien ne justifie de garder détenu-es des personnes êtres humains dont le seul délit serait un séjour irrégulier. Rien ne justifie de mettre en jeu la vie de ces hommes et femmes. Nous exigeons la libération de toute personne détenue en CRA, des conditions sanitaires correctes pour tous et toutes, français-es et étranger-ères.
Et ce ne sont pas les seuls établissements où les pouvoirs publics et leurs gestionnaires inféodés relèguent les étranger-es et dont les conditions de vie sont souvent indignes, foyers de travailleurs migrants, « résidences sociales », aires d’accueil.. et pour lesquels des moyens supplémentaires doivent être mis en œuvre pour empêcher la propagation du Covid-19. Sans compter tous les lieux de fortune comme les hébergements précaires ouverts pour palier à l’incurie et le mépris de l’Etat et des préfectures, à l’instar de celui des ancien-nes hébergé-es du foyer Bara à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Ces dernier-es ont d’ailleurs manifesté le 4 avril. Nous n’oublions pas non plus les campements qui sont évacués quand les pouvoirs publics estiment qu’il est temps et avec des « solutions » d’hébergement contraintes….
Solidaires exige des conditions d’hébergement dignes pour tous et toutes par la réquisition des hôtels, appartements marchandisés en location Airbnb.
-> un suivi des révoltes de prisonniers ici et des témoignages audio juste là
7) Amazon: victoire syndicale !
Après une audience de référé qui s’est tenue le le 10 avril dernier sur le litige qui oppose l’Union syndicale Solidaires et l’association « Les Amis de la Terre » à la société Amazon France Logistique, le Tribunal Judiciaire de Nanterre vient de nous donner grandement satisfaction.
En effet, le juge ordonne à Amazon de procéder à une évaluation des risques épidémiques, y compris les risques psycho-sociaux, en y associant véritablement les instances représentatives du personnel.
Elle enjoint également à Amazon, dans l’attente, sous 24 heures et sous astreinte d’un million d’euros par jour de retard, de limiter l’activité de ses six entrepôts, comme elle le prétend d’ailleurs depuis des semaines, aux seules marchandises essentielles, à savoir l’alimentaire, l’hygiène et le médical.
Après une décision similaire associant notamment les organisations syndicales à l’évaluation des risques professionnels, rendue contre La Poste la semaine dernière, l’Union syndicale Solidaires se félicite de ce résultat qui ouvre la voie à d’autres actions. Elle poursuit sans relâche, avec ses syndicats et ses militant-es, dans les petites comme dans les grandes entreprises, les associations et les administrations la lutte pour la prise en compte de la santé et de la sécurité des travailleurs et des travailleuses face au Covid-19 et ce alors que l’exécutif pousse à la reprise du travail au risque d’engendrer une deuxième vague épidémique.