AED en grève : une mobilisation historique
Dans l’académie de Toulouse, 50 vies scolaires en grève et fermées !
La grève des assistant-e-s d’éducation (AED, AP, APS) a été massivement suivie et soutenue par d’autres catégories de personnels mardi. Partout sur le territoire des vies scolaires ont été totalement fermées et des dizaines de rassemblement se sont tenus devant les rectorats, DSDEN, établissements employeurs. Cette mobilisation est historique.
En amont la préparation de cette journée grève a donné naissance à plusieurs collectifs auto-organisés d’assistant-e-s d’éducation et a renforcé ceux déjà existant qui étaient à l’origine de cet appel. SUD éducation s’en félicite.
Les établissements scolaires ne fonctionnent pas sans les AED et c’est ce qui a été montré mardi. Certains ont dû fermer leurs portes.
Pourtant, les assistant-e-s d’éducation ne reçoivent pas la reconnaissance à laquelle elles-ils ont droit : CDD d’un an renouvelables dans une limite de 6 ans, temps partiels, salaires de misère, absence de formation. Elles-ils sont exlcu-e-s de la prime REP/REP+, tout comme les AESH,et doivent faire face quotidiennement au sous effectif et à l’arbitraire de la hiérarchie : injonctions non-réglementaires, chantage au non-renouvellement, infantilisation. Face à la crise sanitaire que nous vivons actuellement, elles-ils sont en première ligne pour l’application du protocole.
La précarité isole mais aujourd’hui les AED ont montré leur force collective.
SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à mettre en place des caisses de grève locales et à se montrer vigilant face aux éventuelles représailles que pourraient subir les collègues grévistes.
SUD éducation appelle à poursuivre la mobilisation et soutiendra les initiatives proposées à la base en mettant son outil syndical à disposition.
SUD éducation met à disposition son préavis de grève spécifique, en plus du préavis général, qui couvre les personnels jusqu’au 19 décembre 2020.
Nous appelons les assistant-e-s d’éducation à se saisir de notre campagne pour l’obtention de la prime REP/REP+ et à proposer des motions au CA.
SUD éducation revendique :
- la titularisation sans condition de tous les personnels assistant·es d’éducation qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur-trice scolaire ;
- l’augmentation des salaires et la baisse du temps de travail ;
- l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
- le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef-fe-s d’établissement : pour un recrutement académique ;
- l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heure pour formation.
- du matériel de protection fourni par l’employeur et le versement de la prime Covid.
Moins de postes au concours enseignant 2021…sauf pour le privé !
On vous en parlait dans les nouvelles du jeudi de la semaine dernière et aussi dans l’article sur notre site au sujet du projet de réforme destruction des REP/REP+ : le ministère prévoit de faire entrer sans hausse de moyens, l’enseignement privé catholique dans les réseaux d’éducation prioritaire.
Moins de moyens pour le public donc !
Jour après jour, on avance vers la privatisation de l’éducation, le recrutement n’y échappe pas.
Les concours au professorat des écoles offriront 900 postes de moins en 2021 qu’en 2020 avec une baisse pour la plupart des autres concours externes. Au total, 23 216 postes sont offerts aux différents concours externes publics, contre 24 190 l’an dernier. Par ailleurs, 900 postes sont ouverts au concours des maîtres dans les établissements d’enseignement privés sous contrat du premier degré avec une augmentation de 100 postes en un an.
Depuis plusieurs mois, SUD éducation exige la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’éducation. Il s’agit notamment de recruter massivement des personnels titulaires et formés qui pourront compenser sur le long terme les inégalités accrues par les périodes de confinement et remplacer les personnels en congé-maladie et d’alléger les effectifs.
Au lieu de recruter sur les listes complémentaires aux concours internes et externes, de titulariser les contractuel-le-s à temps plein, d’ouvrir des concours de recrutement exceptionnels, le ministère de l’Education nationale a choisi de précariser encore plus la profession en proposant des CDD ne dépassant pas 3 mois
Avec une réduction du nombre de postes au concours enseignant 2021, le ministère poursuit sa politique de casse du service public et précarise les personnels recruté-e-s sous contrat.
SUD éducation exige les créations de postes nécessaires cette année scolaire par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels et une augmentation significative de postes au concours 2021.
Manuel de lecture ministériel : une atteinte grave à la liberté pédagogique
Pour la première fois dans l’histoire de l’école, le ministère de l’Éducation nationale édite son propre manuel de lecture portant ainsi atteinte à la liberté pédagogique.
La liberté pédagogique, inscrite dans les textes officiels, structure le système scolaire. Elle est le signe de la confiance accordée au professionnalisme des enseignant-e-s.
Le ministère a décidé d’imposer son propre manuel de manière expérimentale dans 10 départements. Blanquer dépossède les enseignant-e-s de leur expertise en les réduisant à des agent-e-s d’exécution tous et toutes aligné-e-s sur ce manuel officiel.
La méthode de lecture, sans protocole de recherche, a été élaborée par une inspectrice et 3 conseillères pédagogiques, sans aucune prise en compte des avis du conseil scientifique mis en place par le ministre lui-même. Elle s’inscrit dans la méthode syllabique stricte que Blanquer a adoptée comme doctrine en l’opposant à la méthode mixte.
Le ministre essaie ainsi de fouler au pied la liberté pédagogique des enseignant-e-s.
SUD éducation rappelle que ce manuel de lecture officielle n’est qu’une recommandation qui par définition ne constitue pas des instructions .
SUD éducation appelle en conséquence les personnels à continuer à exercer le plein usage de leur liberté pédagogique.
SUD éducation continuera de s’opposer frontalement aux tentatives de mises au pas des personnels, et revendique la suppression de l’expérimentation de la méthode de lecture
Le 10 décembre manifestons pour la non-promulgation de la « loi de programmation de la recherche », pour le retrait de la « loi sécurité globale » , pour la défense de nos droits et des libertés universitaires et pour la réouverture des universités avec les moyens nécessaires.
Les deux lois « de programmation de la recherche » et « de sécurité globale » portent gravement atteinte à des libertés indispensables dans une démocratie.
Appel intersyndical national
Depuis des mois, la loi de programmation de la recherche (LPR) fait l’objet d’une dénonciation quasi-unanime de la part de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) pour de nombreuses raisons : précarisation des personnels, insuffisance budgétaire, généralisation des appels à projet, privatisation et mise en concurrence exacerbée. En remettant en cause le Conseil national des universités (CNU) et en favorisant ainsi le clientélisme local, la LPR s’attaque frontalement aux statuts des enseignant·es-chercheur·es. Elle s’inscrit dans la même logique que la loi de transformation de la fonction publique qui a dépossédé les instances représentatives du personnel et en particulier les commissions administratives paritaires (CAP) de leurs prérogatives (avancement des personnels IT, BIATSS et enseignant·es de statut 2nd degré). Avec elles, disparaissent des lieux indispensables de parole, de collégialité et de contrôle possible pour les représentant·es du personnel concernant leurs droits et leurs carrières.
Parallèlement, la LPR a étendu aux campus universitaires le délit d’entrave qui existait déjà pour les lycées. Ce délit sera désormais passible de 3 ans de prison et de 45 mille euros d’amende. Il permettra à l’avenir de réprimer de manière arbitraire toute forme de contestation. Les violences policières, qui ont eu lieu en France ces dernières semaines, contre la population, en particulier les migrant·es, les personnes victimes de racisme, les manifestant·es, rendent plus que jamais nécessaire le retrait de la loi de sécurité globale. Sans la liberté d’informer et de rendre compte de ces violences policières, les libertés publiques seraient encore plus sous la menace d’un gouvernement qui, jour après jour, bascule dans l’autoritarisme. Les attaques à l’encontre des enseignant·es-chercheur·es et des chercheur·es par des parlementaires qui, dans le droit fil des propos injurieux de Jean-Michel Blanquer, les ont désigné·es à la vindicte publique et les exposent à une mise en danger sont irresponsables et inacceptables. S’il en était besoin, ces parlementaires donnent une nouvelle preuve de leur totale méconnaissance de la diversité et de la richesse des débats au sein des universités, indispensables pour l’enseignement et la recherche.
Ces débats doivent rester préservés des pressions économiques et des contraintes doctrinales. Les déclarations du président de la république annonçant le maintien de la fermeture des universités jusqu’à nouvel ordre sont inacceptables et portent également atteinte aux missions de service public de l’ESR. Il est absolument nécessaire que les étudiant·es, qui subissent de plein fouet la crise sanitaire et sociale, puissent retrouver leurs lieux d’études et reprendre contact avec les personnels, enseignant·es et BIATSS, pour éviter tant qu’il est encore temps un décrochage massif. Nous exigeons la réouverture immédiate de tous les cours qui peuvent être assurés dans le respect des consignes sanitaires. ll en va de la santé de toutes et de tous et de l’avenir d’une génération d’étudiant·es. Le retour plein et entier des étudiant·es comme des personnels doit s’organiser dès maintenant dans des conditions sanitaires sécurisées dont la mise en place est de la responsabilité du gouvernement. Des solutions existent : mise à disposition de tests et de matériel sanitaire, aération des locaux, dédoublement des groupes, réduction des effectifs et salles permettant le respect des distances physiques, et recrutement en nombre de personnels statutaires comme cela a été fait dans d’autres pays.
Ces solutions imposent que le budget des établissements soit revu à la hausse. Jusqu’à aujourd’hui, le MESRI est resté sourd à nos demandes d’un plan d’urgence plus que jamais nécessaire.
Les organisations signataires appellent toutes et tous les étudiant·es et collègues à se réunir massivement en assemblées générales, à se mettre en grève le JEUDI 10 DECEMBRE et à rejoindre les manifestations et rassemblements partout sur le territoire pour que la « loi de programmation de la recherche » ne soit pas promulguée et pour le retrait de la « loi de sécurité globale », pour la défense de nos droits et des libertés universitaires, pour la réouverture des universités aux étudiant·es avec les moyens humains et matériels nécessaires.
A Paris, soyons nombreux et nombreuses à la manifestation au départ de Jussieu à 14h vers Matignon.
Dans les régions reportez-vous aux appels intersyndicaux locaux.
Après les 4 de Melle, les 3 de Bordeaux : on ne touche pas à nos camarades !
Pour commencer à soutenir les collègues, et mettre la pression sur l’administration, des modèles de motions et de courrier sont proposés par les camarades de Bordeaux :
https://www.sudeducation.org/3-de-bordeaux-communique-visuels-motion-et-courrier-type/
Communiqué de la fédération des syndicats de Sud-Education:
Ce vendredi 20 novembre, trois enseignant-e-s du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué-e-s à SUD éducation, ont reçu une lettre de la rectrice indiquant qu’elle engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire.
Quatre collègues de ce lycée, 9 en tout en Gironde, avaient reçu au mois de mars un courrier de menace de la rectrice. 9 mois après leur mobilisation contre la réforme Blanquer du Bac, 7 mois après ce premier écrit, les menaces sont donc mises à exécution.
Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé-e-s pour faire barrage à la mise en oeuvre de la réforme du bac Blanquer. Depuis l’hiver dernier, les cas de répression se multiplient : Cahors, Carcassone, Clermont-Ferrand, Strasbourg, et bien sûr Melle. Encore une fois, l’administration cherche à réprimer celles et ceux qui, engagé-e-s dans l’action syndicale, s’opposent à la politique ministérielle.
SUD éducation exige l’abandon immédiat des procédures contre nos camarades du lycée François Mauriac de Bordeaux.
SUD éducation exige l’abandon immédiat de toutes les poursuites contre les personnels mobilisés contre les politiques rétrogrades du ministère et du gouvernement. On ne touche pas à nos camarades !
Campagne RESF: #DéconfinonsLeursDroits !
Ils vivent ici, ils étudient ici, l’accès aux soins, comme aux autres droits, doit leur être garanti dans la durée
A Toulouse comme ailleurs, familles sans papiers, exilé.e.s, réfugié.e.s, subissent comme nous la crise sanitaire, dans des conditions de vie très difficiles. Mais de plus, enfermé.e.s dans les procédures et les réglementations, leurs droits sont aussi confinés et les mesures d’éloignement ou de mises à la rue continuent à tomber…
Pour autant, il n’est pas question de lâcher la solidarité, ni de reculer sur les mobilisations pour l’égalité des droits, pour l’accès à des papiers pour toutes et tous.
#DéconfinonsLeursDroits ! Une campagne de sensibilisation
Deux fois par semaine, à partir de ce mercredi 18 novembre, une photo de Ben Art Core sera publiée sur les réseaux sociaux. Elles illustrent le quotidien difficile des familles vivant à Toulouse, mais aussi les actes de solidarité et les mobilisations.
Des vidéos-interviews des familles et d’acteurs de la solidarité (associations, élus, collectifs d’établissements scolaires…) seront également publiées.
Pour suivre la campagne sur internet et retrouver les 4 premiers visuels :
http://www.abri31.org/-DeconfinonsLeursDroits-
Pour accéder au port-folio de Ben Art-Core: http://www.abri31.org/POTFOLIO
Abrogation de la réforme de l’assurance chômage
Manifestation Samedi 5 Décembre 14h St Cyprien
L’appel du collectif Unedic: Solidaires 31, Sud Culture, CIP, Attac, DAL, Sud Emploi, CNT:
Alors qu’il est annoncé entre 800 000 et 1 million de chômeurs-euses supplémentaires d’ici décembre 2020, le gouvernement persiste à appliquer sa politique de réduction des droits des chômeurs-euses. Entre novembre 2019 et février 2020, ce sont 100 000 personnes qui ont déjà été privées de leur droit à l’indemnisation chômage. Au 1er juin, c’était 275 000 personnes supplémentaires qui arrivaient en fin de droits…
Le durcissement des conditions d’ouverture de droits et de rechargement va continuer à exclure des dizaines de milliers de personnes de l’allocation chômage. Et l’application du 2 ème volet de la réforme au 1er janvier va entraîner une baisse moyenne des allocations de 22% ! En parallèle, les contrôles de la recherche d’emploi ont repris comme avant le confinement, et ce dans un contexte où les licenciements se multiplient … Cette politique va entrainer un basculement massif vers les minimas sociaux, ASS ou RSA !
Contre le durcissement des conditions d’affiliation, la suppression du rechargement des droits, la dégradation des droits des chômeur·es et précaires
Le 1er avril 2021, la réforme prévoyait de changer le mode de calcul des allocations chômage en se basant sur la totalité de la période de référence et non plus seulement les jours travaillés. Cela aurait entraîné une baisse moyenne des allocations de 22 % ! Mais mercredi 25 novembre, le Conseil d’État, saisi par les organisations syndicales, a annulé cette disposition estimant qu’« elle porte atteinte au principe d’égalité »
Nous exigeons immédiatement :
- L’abrogation de la réforme de l’assurance chômage
- Une nouvelle convention indemnisant 100 % des chômeur∙es et précaires. L’abrogation du décret du 29 décembre 2018 sur le contrôle des chômeur∙es.
- Gestion directe de la sécurité sociale par les travailleur-euses, assurance chômage comprise.
- Une année blanche pour les intermittentes et intermittents de l’emploi, et pour les travailleuses et travailleurs précaires, à compter de la fin de la crise sanitaire.
- L’égalité salariale Femmes/Hommes
- Un financement de l’assurance chômage à 100% par la cotisation sociale, car l’état se sert de son financement par l’impôt pour en prendre le contrôle et imposer ses réformes.
- L’arrêt des contrôles et le redéploiement des effectifs vers l’indemnisation et l’accompagnement
- Des droits attachés à la personne et non au foyer fiscale