Les injonctions de l’administration,légales ou non, se multiplient : dans les médias, par mail, à l’oral,… Autant les demandes orales n’ont aucune valeur, et nous n’avons même pas à les prendre en compte, autant les demandes écrites occupent beaucoup nos esprits et nous interrogent quant à la réponse à y apporter.
Il est évident que nous utilisons déjà notre temps et notre énergie à tout un tas de tâches indispensables ou soit disant obligatoires explosant largement nos heures de travail rémunérées.
La commission anti-hiérarchie de Sud Education 31-65 propose une trame de réponse à envoyer à votre interlocuteur.trice, surtout s’il s’agit d’un.e chef.fe, en fonction de votre situation. N’hésitez pas à ajouter des lignes et à faire votre sauce !
La lettre ci dessous et en version modifiable ICI
Bonjour,
En date du….vous me demandez de…. avant …………….
Le délai évoqué m’interpelle, en effet d’habitude vos services sont moins enclin à la réactivité, d’ailleurs j’attends toujours une réponse à mon courrier du…à mon appel du…à ma demande de…
Aussi, je suis au regret de ne pouvoir vous répondre pour le moment, par manque de temps et d’énergie passées à :
Pour tou.tes
– échanger autour des situations des enfants et des adultes en souffrances, sans quoi les conditions d’apprentissage et de travail ne sont pas compatibles avec nos missions. Ni les enfants, ni les adultes ne passent la porte de l’école/établissement en laissant leurs difficultés sociales, économiques, affectives et leurs vécus à l’extérieur.
– me battre pour le paiement de mon salaire
– accompagner les familles mises à la rue par la préfecture et dont les enfants sont scolarisé.es dans notre établissement.
– soutenir les collègues qui ne font pas remonter les résultats des évaluations nationales, sur qui vous mettez la pression et que vous tentez d’intimider par la menace. Aussi, vos services ne sont toujours pas en mesure de produire de texte réglementaire nous y obligeant, parce qu’il n’existe pas ! (Eduscol seule source à ce jour n’est pas un texte de lois)
– essayer de compenser le manque d’AESH
– accompagner des collègues contractuel.les non formé.es qui le souhaitent
– absorber les conséquences d’injonctions sur la façon dont devrait s’habiller les filles
– gérer les demandes des parents pour faire face à l’absence de professeur dans certaines classes, malgré les annonces.
En plus, pour le premier degré :
– gérer la répartition des élèves des classes des collègues non remplacé.es parce que le gouvernement organise sciemment la pénurie en ne recrutant pas assez depuis des dizaines d’années.
– subir des animations pédagogiques sur des sujets imposés dans des domaines maîtrisés depuis bien longtemps au regard de notre expérience dans le métier.
– faire du secrétariat pour renseigner les passations des évaluations nationales pour celles et ceux qui le font sur le temps d’APC, comme proposé par le DASEN.
– et donc, compenser le manque d’aide au élèves en difficulté avec cette suppression des APC mais surtout celle des RASED au fur et à mesure des années.
En plus, pour le second degré :
– se concerter pour mettre en place des projets, mettre en oeuvre les EPI, lors de réunions d’équipe toujours pas reconnues comme faisant partie du temps de service.
Une fois que la préparation de classe sera terminée, s’il me reste alors de l’énergie et du temps, je tenterai de vous répondre, non sans avoir vérifié que votre injonction est légale.