Toujours plus… mais avec toujours moins de moyens.
Voilà un titre qui pourrait résumer cette année scolaire qui s’achève. Voilà un titre qui pourrait résumer la politique gouvernementale en matière d’éducation depuis l’élection de Macron.
En revanche, voilà un titre qui ne s’applique pas à la répression et à la stigmatisation qui s’abat sur les collègues et les élèves. Là c’est toujours plus, avec des moyens et une communication massive ! Si on prend du recul, évidemment cette situation s’applique à plus grande échelle que celle de l’Ecole. L’hôpital a fini d’être saigné l’année dernière et le frêt SNCF est en cours de privatisation. L’année qui vient de s’écouler a aussi vu la démocratie piétinée, le mouvement social réprimé et à nouveau la police tuer dans un quartier populaire.
Vendredi 30 Juin
Rassemblement 20h Capitole
Contre le racisme, les crimes et les violences policières
L’école est comme la société, accablée par un néolibéralisme qui saccage tout ce qu’il y a de collectif et toute la solidarité dont on a tant besoin. Elle n’échappe pas à la précarisation des travailleur.euses, qui touche les collègues, mais aussi les familles. Sous ces beaux mots de « faire l’école ensemble », en réalité ce qui se met en place, c’est faire l’école les un.es contre les autres !
Toujours plus de concurrence
La réduction de moyens des dernières années a permis de mettre les équipes sous tension, et de fait, partout, les besoins sont de plus en plus grands.
Le moment est venu de distribuer des miettes aux plus méritant.es en leur faisant croire qu’il s’agit d’un confort pécuniaire supplémentaire alors qu’en réalité c’est du « travailler plus ».
Le Pacte est le cheval de Troie de cette démarche. Et les collègues ne s’y trompent pas, les motions d’équipes contre la signature de cette arnaque affluent tous les jours un peu plus.
Pour comprendre l’arnaque et la combattre, notre article c’est par là :
On ne signe pas le pacte…avec le diable !
Toujours plus de stigmatisation
Pour détruire l’éducation prioritaire, le gouvernement a lancé un grand projet dit de « mixité sociale » qu’il veut faire passer par tous les moyens. Le principal est de mentir pour fausser les rapports qui soutiennent le projet. Mais au fond, ce n’est qu’un outil au service d’une politique plus globale contre les quartiers populaires et les personnes qui y vivent, sur fond de racisme. Les agents immobiliers se frottent les mains et attendent de pouvoir récupérer les terrains laissés par la destruction des immeubles.
Enquête sur le taux d’absentéisme pour la fête de l’Aïd. Ou quand la « mixité sociale » et la gestion des réseaux d’éducation prioritaire tournent à l’islamophobie.
Yaël Braun Pivet, présidente de l’assemblée nationale, veut « une école sans ramadam ».
Déjà son avis sur l’école, on ne le lui avait pas demandé. Et pour cause : ce n’est pas son domaine ni son travail. Elle, sa mission, c’est d’empêcher par tous les moyens que les débats contradictoires à l’assemblée puissent déboucher sur des votes.Et on peut lui reconnaitre de sacrées compétences en la matière.
Pour revenir sur son souhait pour une école apaisé son problème avec l’islam, on ne voit pas bien comment ça va pouvoir se faire concrètement…
Macron : « dans vos quartiers, vous aurez le collège qui prendra les élèves en charge pédagogiquement de 8h à 18h (…) parce que l’inégalité scolaire elle se crée dans ces temps où l’enfant il était renvoyé chez lui ».
Ils sont comme ça les macronistes, ils détruisent l’école, ils organisent et accentuent la sélection drastique et massive (réforme du lycée, parcoursup…) et ils viennent nous dire que c’est quand les élèves sont dehors qu’ils perdent le contact avec les élites.
Drôle de vision aussi pour ces gens de penser qu’un enfant n’apprend pas en dehors de l’école.
Pédagogiquement, tout ce qui sort du cadre rigide d’un enseignement frontal, répétitif, où la quantité prime sur la qualité, est combattu au quotidien par le discours dominant et par l’administration qui fait la chasse aux collègues progressistes dans des courants pédagogiques alternatifs, aux élèves émancipé.es qui luttent, pourtant avec cet « esprit critique » si prisé dans les objectifs officiels de l’école républicaine.
Toujours plus de répression
Soutien aux élèves du lycée Victor Hugo, stop à la répression policière et administrative
Après les licenciements d’AED, l’administration s’acharne sur notre camarade Christine :
Lycée Victor Hugo de Marseille (13) : Christine Gorce visée par une procédure de “mutation dans l’intérêt du service” ! – Communiqué de SUD éducation
On vous en parlait la semaine dernière
Soutien à Christine, camarade de Sud Education 13
Le délabrement (oui, nous on ne parle pas de « décivilisation ») des services publics au profit du privé passe par un essorage de tou.tes les travailleur.euses de l’éducation.
Il passe également par la stratégie qui consiste à mettre en avant tous les maux de l’Ecole, et à jeter la responsabilité sur les parents, les profs, les élèves, plutôt que de reculer sur les mesures libérales qui la détruisent.
Ils ont mis un pied dans la porte, ils l’ont cassée, le privé n’a plus qu’à rentrer et piller.
Nous serons le service public d’éducation… à l’opposé de leurs valeurs libérales, à l’opposé des logiques d’augmentation des heures de travail, à l’opposé des tendances pédagogiques qui portent le toujours plus de fondamentaux disciplinaires pour les élèves, à l’opposé du travail de la hiérarchie et de la police.
Nous serons le service public d’éducation dans la proximité de toutes les familles et des enfants, ou nous ne serons plus…
Lutter encore, en autogestion toujours, contre l’extrême droite tant qu’il faudra.
Motion d’actualité du conseil fédéral des syndicats Sud Education
Face aux attaques du gouvernement, renforcer le syndicalisme de lutte
La mobilisation contre la réforme des retraites a mis en avant la puissance de la colère sociale et a réaffirmé la centralité du syndicalisme dans la construction du rapport de force avec le gouvernement.
Les manifestations ont mis des millions de personnes dans la rue malgré des violences policières toujours accentuées. Des secteurs d’activités ont été bloqués par la grève et même si la reconduction n’a pas été une réussite dans le nôtre, le gouvernement a toujours été minoritaire dans l’opinion publique. La mobilisation n’est pas terminée, les casserolades et les manifestations spontanées à travers l’ensemble du territoire le montrent. Dans l’éducation, la revendication d’abrogation de la réforme des retraites s’articule avec les luttes sectorielles, notamment salariales en cours ou à venir : Pacte, voie professionnelle, AESH.
SUD éducation a porté la stratégie de la grève reconductible, de la multiplication des actions, de l’auto-organisation des luttes. Nous sommes persuadé·es que les prochaines mobilisations devront s’appuyer sur ces moyens d’action : il faut pour cela renforcer la syndicalisation, à SUD éducation en ce qui concerne notre secteur.
Conscient.e.s de l’urgence climatique et environnementale, les militant.e.s de SUD éducation se sont par ailleurs investi.e.s ces derniers mois au sein de collectifs dans des luttes locales, nationales (Méga bassines de Sainte-Soline, autoroute Toulouse-Castres avec la Confédération Paysanne …) et internationales (LGV Lyon-Turin). Ces luttes environnementales sont de plus en plus criminalisées puisqu’elles sont vues, à juste titre, par le pouvoir comme des combats anticapitalistes. A ce titre, SUD éducation condamne très fermement la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre ainsi que la vague d’arrestations faites par la SDAT (sous direction de l’antiterrorisme) qui l’a précédée. SUD éducation s’associe au recours collectif contre la dissolution des Soulèvements de la Terre.
Construire une mobilisation dans l’éducation à la rentrée
Le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites se traduit dans l’Éducation par la mise en œuvre à marche forcée du programme de Macron. La réforme de la voie professionnelle, qui se traduit par une augmentation du temps de stages et des fermetures de filières, a subi un coup d’accélérateur. SUD éducation s’engage fermement contre cette réforme, dans le cadre de la construction d’une unité large, et appelle les personnels à refuser le Pacte. Ndiaye s’entête à mettre en œuvre le Pacte, rejeté par les personnels et par l’ensemble des organisations syndicales. Nous nous inquiétons vivement des annonces concernant la fusion des AED et AESH qui vont à l’encontre de notre revendication de la reconnaissance de deux métiers à part entière. La destruction de l’éducation prioritaire se poursuit : cités éducatives, politique de “mixité scolaire” (Toulouse, Nantes, Paris), accords avec l’enseignement catholique. La préparation de la rentrée se fait de nouveau dans des conditions difficiles : fermetures de classes, hausses des effectifs, postes non pourvus aux concours, manque de personnels notamment médico-sociaux.
Le déploiement du SNU sur temps scolaire nous renforce dans nos revendications : abrogation pure et simple du dispositif, reversement des fonds alloués dans le service public d’éducation. Il s’agit en effet d’une entreprise de militarisation de la jeunesse, d’un déploiement des idées nationalistes, qui met en danger les jeunes mineur·es accueilli·es. De nombreux cas de maltraitances et de violences sont relevés à chaque séjour sans exception, dont des agressions sexuelles et viols, des propos racistes et homophobes.
La rentrée s’annonce donc une nouvelle fois catastrophique. A tous les niveaux, SUD éducation continue de porter en intersyndicale la nécessité d’une mobilisation d’ampleur pour mettre en échec la casse du service public de l’éducation et de l’enseignement supérieur et la recherche. SUD éducation portera en intersyndicale à tous les niveaux un appel à la grève et à des actions locales pour la période de la rentrée.
Dans l’ESR, les vacataires se sont mobilisé·es en cette fin d’année à travers un mouvement de rétention des notes pour réclamer une réévaluation de leur rémunération : SUD éducation a apporté son soutien à cette mobilisation et poursuit le travail syndical pour des hausses de salaires et la titularisation de tous les personnels précaires qui font vivre l’ESR.
Notre organisation est en première ligne des mobilisations, et son action dérange les rectorats et le ministère. On ne compte plus les camarades suspendu.es 4 mois, et muté.es « dans l’intérêt du service » comme Kai Terada dans le 92 (doublé d’une « neutralisation » par le rectorat de sa demande de mutation dans son lycée d’origine), Hélène Careil dans le 93, ou Christine Gorce dans le 13, et bien d’autres. Cette répression se poursuit sous Ndiaye : c’est bien son ministère qui fait appel de la victoire d’Hélène suite à son recours au tribunal administratif. Il est temps que cela cesse ! SUD éducation continuera à se mobiliser et à soutenir les camarades et collègues qui subissent une répression anti-syndicale en raison de leurs engagements.
Les offensives menées par les chef·fes contre les tenues vestimentaires des jeunes filles se multiplient. Nous soutenons les jeunes collégien·nes et lycéen·nes dans leur combat pour le droit de s’habiller comme elles et ils l’entendent, et contre les remarques sexistes et islamophobes des adultes. Nous condamnons toutes les démarches qui visent à interdire l’accès à l’établissement scolaire à des élèves sous prétexte d’une tenue inadaptée.
Enfin se pose de manière urgente la question de l’amiante dans le bâti scolaire. D’ici à 2025, l’amiante pourrait provoquer 100000 morts en France. Le déni de l’administration doit cesser. Sa responsabilité est pleine et entière. SUD éducation continue de revendiquer le retrait de tout matériau amianté, la mise en sécurité de tou·tes les agent·es et usager·ères et un suivi médical renforcé.
À l’école comme ailleurs, combattre l’extrême-droite
L’école subit des pressions croissantes de la part de l’extrême-droite. Des groupes souvent structurés autour de l’association “Parents vigilants” de Reconquête harcèlent et menacent des enseignant·es qui mettent en oeuvre des enseignements qui portent des projets en lien avec l’antisexisme, les luttes contre les LGBTIphobies ou les droits des personnes migrantes. Dans les universités, les groupuscules d’extrême-droite poursuivent leur implantation et multiplient les attaques contre des militant·es. Cette dynamique, en lien avec l’impunité dont bénéficient les fascistes dans la rue, est très inquiétante et nécessite une réponse forte.
Le gouvernement fait le jeu de l’extrême-droite lorsqu’il demande de faire remonter les taux d’absentéisme des élèves lors de l’Aïd. Ce racisme institutionnel se décline également dans le projet de loi Darmanin qui va encore plus réduire les droits des personnes migrantes, tandis qu’un énième naufrage en Méditerranée a eu lieu il y a quelques jours et que la violence d’État dans les centres de rétention administrative a abouti à la mort d’un retenu en région parisienne il y a quelques semaines.
SUD éducation s’est pleinement inscrit dans les commémorations de Clément Méric, notre jeune camarade assassiné par des militants d’extrême-droite, pour rappeler qu’elle a tué et tue encore. SUD éducation impulse depuis deux ans un cadre unitaire contre l’extrême-droite avec la FSU, la CGT, le SGEN-CFDT et l’UNSA-éducation : cette dynamique doit être renforcée au cours des mois qui viennent. SUD éducation continuera à développer en propre sa campagne contre les menaces que fait peser l’extrême-droite sur l’école.
L’extrême-droite menace partout les droits des femmes et minorités de genres, et notamment le droit à l’avortement. SUD éducation appelle à se mobiliser massivement à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, le 28 septembre, et construira une mobilisation d’ampleur dans un cadre intersyndical dans ce but.
Agenda
Vendredi 30 Juin
Rassemblement 20h Capitole
Contre le racisme, les crimes et les violences policières
Lundi 3 Juillet
Zbeul (avec ou sans casserole) lors de la visite de la ministre des collectivités territoriales, Dominique Faure à St Orens-Lundi 3/07 à 18h.On avait dit jusqu’au retrait, ils n’ont pas voulu nous écouter…